Les banques, la société, la télé : les Calédoniens lâchent leurs vérités.
Des Revolut bloquées aux dénonciations sociétales, les coups de gueule du 25 juin sur Océane FM résonnent fort. Témoignages sans filtre.
Revolut, banques et frais abusifs : colère généralisée
Le thème dominant de l’émission du 25 juin a été sans conteste le blocage des virements vers Revolut et les pratiques bancaires. Une avalanche de témoignages a révélé une frustration massive.
Ça fait quatre-cinq mois que j’utilise Revolut sans souci. Du jour au lendemain, ma banque bloque les virements. Revolut me dit qu’ils n’ont rien reçu, la banque me dit que c’est Revolut qui déconne. On est pris en otage.
s’insurge un auditeur, visiblement excédé. Un autre confirme :
Les banques locales bloquent Revolut parce qu’elles n’en tirent aucun bénéfice. C’est interdit. Liberté, égalité, fraternité ? C’est du vent, on est prisonniers.
La comparaison avec Aircalin – synonyme d’obligation coûteuse – revient dans plusieurs interventions. Même constat amer pour les assurances :
Ils m’ont fait galérer huit mois pour une assurance sur un prêt, alors que je suis en longue maladie. Et quand tu veux résilier, ils te disent que c’est pas possible.
dénonce une auditrice. Pour nombre d’intervenants, le système bancaire calédonien matraque les plus fragiles, sans vergogne.
Une société en panne : critique globale du modèle
Certains coups de gueule ont pris une tournure philosophique et existentielle, critiquant le fonctionnement général de la société et l’espèce humaine elle-même.
La planète a mis 4 milliards d’années à se construire, et en 150 ans, on a tout foutu en l’air. On va s’autodétruire.
tonne un intervenant, visiblement bouleversé. Pour lui, la modernité n’a rien apporté de bon, et la perspective est celle d’un effondrement. Un autre enchaîne avec une citation de Mitterrand :
Les hommes sont faits pour se battre. C’est triste, mais c’est dans notre nature. Il faudrait mettre les femmes au pouvoir.
Entre constat d’échec civilisationnel et propositions radicales, le désespoir transparaît dans les voix.
Frais cachés et pratiques abusives : quand les banques dérapent
Les pratiques bancaires ne se limitent pas à Revolut : les frais injustifiés, les erreurs humaines et les plafonds de retrait trop bas sont aussi ciblés.
J’ai demandé des dollars néo-zélandais, ils m’ont donné des dollars australiens. Résultat : 4000 francs de frais à ma charge. La banque refuse de reconnaître l’erreur.
témoigne un auditeur. Autre témoignage glaçant :
Un vieux voulait juste 5000 francs. La guichetière lui a dit qu’il fallait taper dans son découvert pour atteindre le minimum de 20 000 francs. Ils imposent le découvert à nos vieux !
Une indignation légitime, renforcée par la répétition des situations absurdes.
Visibilité LGBTQ+ : débat houleux autour de la météo
Une auditrice a déclenché la polémique en dénonçant la présence de personnes transgenres à l’écran durant la semaine des fiertés :
C’est un mauvais exemple pour nos enfants.
a-t-elle déclaré, refusant ce qu’elle considère comme une « normalisation » à la télévision. La réaction ne s’est pas fait attendre.
C’est une bouffée d’air frais. Mes parents de 60 ans adorent !
a répliqué une autre auditrice. Un troisième enfonce le clou :
Si t’aimes pas, tu regardes pas. C’est pas à la télé de s’adapter, c’est aux parents de gérer ce que leurs enfants voient.
En toile de fond, c’est toute la tension entre tradition et modernité, visibilité et rejet, qui est ressortie dans ce débat tendu.
Le cash, les plafonds, la suspicion : méfiance généralisée
Le plafond de retrait hebdomadaire ou journalier a été lui aussi très critiqué, perçu comme une atteinte à la liberté individuelle.
J’ai une carte Premier et je ne peux retirer que 40 000 francs par semaine. Même avec 40 millions sur le compte. C’est une blague ?
s’indigne un intervenant. Un autre renchérit :
Aujourd’hui, si tu veux retirer du liquide, il faut tout justifier. Même si c’est ton argent. À ce rythme-là, on va planquer nos économies chez nous.
Le sentiment partagé est clair : l’argent n’appartient plus à ceux qui le gagnent.
Éducation, transmission, et dérives politiques
Enfin, plusieurs auditeurs ont élargi leur propos à la société française dans son ensemble, critiquant la perte des repères éducatifs et culturels.
Regardez ce qu’ils veulent apprendre à nos enfants en France : la théorie du genre, la sexualité à l’école. Mais où va-t-on ?
interroge un auditeur. Un autre ajoute :
La France n’est plus un exemple. Et nous ici, on fait quoi ? On copie sans réfléchir.
Le sentiment d’être déconnecté des élites et abandonné par l’État est palpable. Pour certains, le repli sur les valeurs coutumières ou religieuses devient un refuge face à l’incertitude.
Un miroir brut de la société calédonienne
Entre défiance envers les banques, rejet de certaines évolutions sociétales, critique du système éducatif, et appel à plus de compétence dans la gestion publique, les auditeurs d’Océane FM ont offert un aperçu sans filtre des préoccupations profondes qui traversent la société calédonienne.
Loin des discours lissés, ces coups de gueule disent l’urgence, l’injustice ressentie, et le besoin, pour beaucoup, d’être enfin écoutés.