Tempête sur la chambre consulaire : l’homme fort du patronat calédonien rattrapé par la justice
C’est un coup de tonnerre dans le petit monde de l’économie calédonienne. Selon des informations exclusives de La Voix du Caillou, David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Nouvelle-Calédonie, a été interpellé à son domicile lundi matin, avant d’être placé en garde à vue au commissariat central de Nouméa. À ses côtés, deux autres personnes – dont un membre de sa famille – sont également entendues. Toutes sont entendues dans une vaste enquête pour abus de biens sociaux, blanchiment et recel.
Une procédure d’envergure supervisée par le parquet de Nouméa
Selon plusieurs sources concordantes, cette garde à vue s’inscrit dans le cadre d’une enquête judiciaire ouverte par le parquet de Nouméa. Elle vise des faits graves, susceptibles de mettre au jour un système de gestion opaque et potentiellement frauduleux. Les enquêteurs soupçonnent David Guyenne d’avoir utilisé certaines de ses sociétés commerciales pour des opérations illégales, à des fins personnelles.
Contrairement à ce que son rôle public pourrait laisser croire, cette enquête ne concerne pas directement la gestion de la CCI – établissement consulaire financé par les entreprises locales – mais bien des activités privées du président.
Un travail de longue haleine de la police financière
La brigade de la criminalité financière, épaulée par les spécialistes du Groupe interministériel de recherche (GIR), est à la manœuvre. Ces services, rodés aux affaires de grande ampleur, ont passé au crible pendant plusieurs mois des mouvements de fonds suspects, des montages complexes et des flux financiers jugés anormaux.
Objectif : identifier le patrimoine dissimulé ou acquis illégalement grâce à des détournements de fonds ou à des pratiques douteuses. Des perquisitions ont été menées dans plusieurs commerces de Nouméa et du Grand Nouméa, apportant des éléments matériels aux enquêteurs.
Un séisme politique et économique à venir ?
Si les auditions peuvent durer jusqu’à 48 heures, leur impact est d’ores et déjà retentissant. David Guyenne pourrait voir son avenir gravement compromis. Cette affaire tombe au plus mal : dans un contexte économique déjà tendu, où la stabilité des institutions est scrutée de près, elle pourrait ébranler la crédibilité de la CCI.
Avec plus de 16 000 entreprises ressortissantes, la chambre de commerce joue un rôle stratégique en Nouvelle-Calédonie. Voir son président placé en garde à vue pour des délits financiers constitue un choc.
La fin d’un règne ?
Charismatique, controversé, David Guyenne était devenu l’une des figures les plus influentes du monde économique local. Son arrivée à la tête de la CCI, sur fond de promesses d’ouverture et de transparence, avait marqué les esprits. Cette mise en cause pourrait bien précipiter sa chute.
La suite dépendra désormais du parquet. Mais une chose est certaine : la tempête judiciaire est désormais enclenchée.