Palau dit stop à Washington. Le petit État du Pacifique refuse de devenir une terre d’accueil pour les réfugiés déportés par les États-Unis.
Un refus clair malgré l’alliance avec Washington
Le Congrès national de Palau a adressé une lettre ferme au président Surangel Whipps Jr. pour rejeter la proposition américaine d’accueillir des réfugiés venus de pays tiers. Le message, signé par le président du Sénat Hokkon Boules et le président de la Chambre des délégués Gibson Kanai, rappelle le soutien indéfectible de Palau au partenariat avec les États-Unis, mais souligne que le pays « ne peut pas accepter cette proposition spécifique ».
Cette décision intervient alors que le chef de l’État se trouve à Washington pour les discussions annuelles sur l’aide économique prévue par le Compact of Free Association, qui accorde aux forces armées américaines un accès stratégique au territoire.
Des inquiétudes pratiques et sociétales
Dans la lettre datée du 21 juillet, les élus expliquent que l’arrivée de réfugiés poserait de « nombreux problèmes pratiques » pour la société de Palau, qui ne compte que 17 000 habitants. Le pays, non signataire de la Convention de 1951 sur les réfugiés, conserve par ailleurs le droit d’accepter ou de refuser chaque cas présenté par les États-Unis.
L’ambassadeur américain Joel Ehrendreich a assuré que Palau ne deviendrait pas un centre de traitement des demandes d’asile, comme Nauru sous la politique australienne, mais qu’il serait reconnu comme « pays tiers sûr » avec une aide financière à la clé.
Un dossier sensible au cœur des relations bilatérales
Le refus de Palau survient alors que l’administration Trump relance les déportations de migrants vers des pays tiers, après une décision de la Cour suprême. Le 15 juillet, un vol de rapatriement a déjà été effectué vers l’Eswatini, en Afrique australe.
Des ONG de défense des droits humains critiquent ces politiques migratoires, jugées contraires aux garanties de procédure équitable. La Maison-Blanche, elle, les présente comme des mesures de sécurité intérieure.
La porte-parole de l’ambassade américaine à Palau s’est refusée à tout commentaire. De nouvelles discussions sont toutefois attendues avec les dirigeants locaux.