Lundi soir, en plein cœur de Manhattan, un homme armé a ouvert le feu dans un gratte-ciel, tuant quatre personnes avant de se donner la mort. L’attaque, qui visait apparemment la NFL, relance le débat sur la santé mentale des anciens sportifs.
Une attaque en plein Midtown : chaos dans la tour de la NFL
Il était 18h30 lorsque les premiers tirs ont éclaté au 345 Park Avenue, immeuble de prestige abritant notamment les bureaux de la NFL, de Blackstone et de KPMG. Shane Devon Tamura, 27 ans, est descendu calmement d’une berline noire, fusil d’assaut M4 à la main. Il a abattu un policier affecté à la sécurité du hall, puis a criblé de balles le rez-de-chaussée, plongeant le quartier d’affaires dans la panique.
Les images de vidéosurveillance montrent un individu déterminé, lunettes noires sur le nez, avançant seul dans l’entrée du bâtiment. L’homme s’est ensuite dirigé vers les ascenseurs, montant directement au 33e étage, où il a poursuivi la fusillade avant de retourner l’arme contre lui.
Le NYPD a confirmé la mort de trois hommes — dont un policier de 36 ans — et d’une femme, tandis qu’un autre individu est dans un état critique. Le tireur, lui, n’a laissé derrière lui qu’un message glaçant, griffonné à la hâte, qui pourrait bien constituer la clé du drame.
Une lettre, un cerveau et une accusation contre la NFL
Dans sa poche arrière, les enquêteurs ont découvert une lettre manuscrite. Tamura y confesse croire souffrir d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une maladie neurodégénérative liée aux chocs crâniens répétés, fréquente chez les anciens joueurs de football américain. Il demande que son cerveau soit donné à la science.
Étudiez mon cerveau, je suis désolé , écrit-il.
Ancien quarterback au lycée, Tamura n’a jamais joué en NFL, mais il semble avoir nourri une obsession délirante autour de cette ligue. Il aurait cru être victime d’un complot ou d’un syndrome post-commotionnel non diagnostiqué. Il visait spécifiquement les bureaux de la NFL mais, désorienté, se serait trompé d’étage, selon le maire de New York.
Cette attaque n’est pas un cas isolé. Depuis deux décennies, les États-Unis sont secoués par des fusillades impliquant d’anciens joueurs de football. En avril 2025, Philip Adams, 32 ans, avait abattu six personnes avant de se suicider. Son autopsie avait révélé des lésions cérébrales dues à l’ETC.
Un fléau à l’américaine : armes, sport et désespoir
Ce nouveau drame s’ajoute à une longue série de tueries de masse sur fond de détresse mentale, d’accès libre aux armes et d’obsessions sportives non traitées. En 2024, plus de 16 000 personnes ont été tuées par arme à feu aux États-Unis, hors suicides, selon Gun Violence Archive.
L’Amérique est confrontée à un cocktail explosif : un culte des armes, un sport violent et une santé mentale sacrifiée. Le cas Tamura pourrait devenir emblématique d’un système qui broie ses jeunes athlètes et laisse les plus fragiles sombrer sans alerte.
Le policier abattu, Didarul Islam, était père de deux enfants, un troisième en route. Une cadre de Blackstone, Wesley LePatner, fait également partie des victimes. « Il est mort en héros », a déclaré la police à propos du policier tué, symbole d’un pays où l’ordinaire peut virer au cauchemar en quelques secondes.
La tuerie de Manhattan n’est pas qu’un fait divers tragique : elle incarne l’échec américain à encadrer les armes, à protéger la santé mentale et à assumer les ravages du sport de contact. En un acte, Shane Tamura a cristallisé trois crises majeures — et laissé une société en état de choc face à ses propres contradictions.