Dans l’ombre, ils sauvent des vies, surveillent nos lagons et traquent les braconniers. La Brigade nautique de Nouméa agit au quotidien pour défendre la mer.
Derrière le calme de l’eau, une unité de gendarmerie mène un combat constant contre les dangers visibles et invisibles du littoral calédonien. En ce lundi 4 août, marquant la journée des gardes-côtes, célébrons-les et rendons-leur hommage.
Une présence stratégique sur l’ensemble du Grand Sud
Installée à Nouméa, la Brigade nautique (BN) est la vigie permanente du Grand Lagon Sud. Dotée de la vedette La Malaoui, cette unité mobile couvre un périmètre maritime immense, allant des îles Bélep à l’île des Pins. Composée de quatre sous-officiers et d’un gendarme adjoint volontaire local, elle assure un maillage fin du territoire grâce à des moyens nautiques complémentaires, notamment un engin projetable utilisé pour intervenir rapidement sur la côte Est.
Le cœur de sa mission : la surveillance du lagon. Cela inclut le respect des quotas de pêche, la protection des zones sensibles comme les aires marines protégées, et la lutte contre le braconnage. Les gendarmes patrouillent aussi auprès des plaisanciers, prodiguant conseils et consignes de sécurité en mer, de la bonne utilisation des équipements à la radio VHF.
Tous les membres de la BN sont plongeurs qualifiés, aptes à réaliser des investigations subaquatiques. Une capacité précieuse pour retrouver des objets ou preuves immergés, intervenir en cas de naufrage ou inspecter des coques suspectes.
Des missions étendues depuis les émeutes de 2024
Durant les émeutes de mai 2024, la brigade a dû élargir considérablement son périmètre opérationnel.
La crise a transformé la BN en chaînon logistique vital. En l’absence d’accès routier sécurisé, elle a assuré la liaison maritime entre Nouméa et le Mont-Dore, transportant du personnel, des plis électoraux ou encore des familles de gendarmes. Une fonction discrète mais essentielle, qui a permis de maintenir la continuité de l’État.
Les marins en uniforme ont également été déployés en baie de Saint-Louis lorsque la RP1 a été coupée. Des opérations de contrôle maritime y ont été menées pour surveiller les entrées et sorties de bateaux, dans un contexte tendu où plusieurs individus étaient recherchés. Une illustration de la polyvalence de cette unité, capable de passer de la prévention à la répression en quelques heures.
Protéger, enquêter, sauver : un rôle central en mer
La mission de la BN de Nouméa ne s’arrête pas aux patrouilles ou aux transferts. L’unité intervient également en sauvetage en mer, lors de pannes, d’accidents ou d’appels de détresse. Elle travaille main dans la main avec les services de secours, notamment pour l’évacuation d’urgence de personnes, la recherche de naufragés ou le repérage d’animaux protégés blessés.
En parallèle, les gendarmes mènent des enquêtes maritimes, parfois complexes : pollution, vols, conflits d’usage ou infractions environnementales. Le statut de brigade judiciaire spécialisée permet à la BN de dresser des procès-verbaux, d’interpeller des suspects ou de saisir du matériel directement sur zone.
Enfin, un volet préventif complète leurs missions : la sensibilisation des usagers de la mer, en particulier les plaisanciers, pour favoriser les comportements responsables. Rappel des distances de sécurité, vérification des gilets, bonnes pratiques d’observation des cétacés : rien n’est laissé au hasard.
La Brigade nautique de Nouméa, discrète mais redoutablement efficace, est un pilier de la sécurité maritime calédonienne. Elle incarne, chaque jour, l’engagement de la gendarmerie nationale à défendre les mers françaises, même aux confins du Pacifique.