Moscou et Pékin ont achevé cinq jours de manœuvres navales dans le Pacifique, illustrant leur rapprochement militaire face aux tensions régionales.
Une alliance militaire renforcée par la mer
La Russie et la Chine ont achevé ce 5 août cinq jours d’exercices militaires conjoints en mer du Japon, dans le cadre des manœuvres baptisées Maritime Interaction 2025. Objectif : afficher leur coopération stratégique grandissante et tester leur interopérabilité navale à travers des exercices d’anti-sous-marin et de tirs réels.
Le détachement sino-russe comprenait notamment :
Un grand navire russe spécialisé dans la lutte sous-marine,
Deux destroyers chinois,
Des sous-marins diesel-électriques des deux pays,
Et un navire chinois de sauvetage sous-marin.
Ces manœuvres ont débuté le 1er août près de Vladivostok, avant de se poursuivre dans les eaux disputées de la mer du Japon à partir du 3 août.
Un signal clair dans le jeu de puissance indo-pacifique
Ce n’est pas un exercice isolé. Depuis 2003, 113 exercices conjoints ont été recensés entre la Chine et la Russie, dont la moitié ces six dernières années selon le CSIS. Un rythme en forte accélération qui reflète un front commun face à l’influence occidentale dans la région indo-pacifique.
Le choix du théâtre d’opérations n’est pas anodin :
Mer du Japon : zone de contentieux territorial entre Moscou et Tokyo.
Taiwan et mer de Chine méridionale : tensions croissantes avec les alliés des États-Unis.
Péninsule coréenne : ligne de fracture stratégique majeure en cas de conflit ouvert.
Alors que la Chine revendique Taiwan comme partie intégrante de son territoire, Moscou garde en ligne de mire les îles Kouriles, disputées avec le Japon depuis la Seconde Guerre mondiale.
Une riposte géopolitique à plusieurs fronts
En parallèle, l’Inde et les Philippines ont lancé, pour la première fois, des exercices conjoints en mer de Chine méridionale. Une réponse diplomatique et militaire directe à l’expansionnisme maritime chinois, d’autant plus marquante que :
New Delhi entretient un conflit frontalier latent avec Pékin dans l’Himalaya.
Manille mène des patrouilles conjointes avec les États-Unis, le Japon, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la France.
Le chef des armées philippines, le général Romeo Brawner, a salué ces exercices comme un succès, espérant un renforcement de la coopération militaire avec l’Inde à l’avenir.