+350 francs depuis janvier.
La bouteille de gaz T13 grimpe sans fin.
4403 francs pièce. Et les gens s’adaptent.
Bois, anticipation, débrouille.
Mais la colère monte, elle aussi.
Et quand le gaz flambe, la précarité s’installe.
Saint-Vincent-de-Paul n’a plus de colis alimentaires.
3 500 bénéficiaires depuis janvier.
Des femmes de ménage sans chômage partiel,
des familles avec enfants handicapés,
des revenus divisés par deux.
Et des critères pour trier la misère.
À Poindimié, le Palika fait campagne pour Bougival.
Quatrième réunion d’explication :
nationalité calédonienne, relations extérieures, statut international.
Judickaël Selefen veut rassurer :
« Le logiciel change. C’est normal d’avoir des questions. »
Pas sûr que tout le monde ait reçu la mise à jour.
Pendant ce temps, en Corse, la CCAT cause souveraineté.
Devant les drapeaux FLNKS, Dimitri Tein dénonce :
« Le mot Kanak a disparu.
Bougival fait disparaître notre peuple. »
Rima Hassan applaudit. L’indignation voyage bien.
Pendant que certains s’indignent, d’autres éduquent.
Des collégiens d’Auteuil apprennent à décoder le langage canin.
Si le chien baisse les oreilles, tu t’éloignes.
Si c’est un homme politique qui aboie, tu fais pareil.
À Faa’a, la Polynésie croule sous les épaves.
Des voiliers abandonnés, posés à même le sable.
Le lagon devient un cimetière flottant.
Et les autorités flottent, elles aussi.
À Poindimié, bonne surprise :
200 kg de poissons débarqués d’Ouvéa.
Vendus 950 francs le kilo.
Troc, cerf contre méka, légumes contre loches bleues.
Tout sauf du poisson politique.
Et puis Agathe, 16 ans, envoie du lourd.
Vice-championne de France de squash.
Détermination, entraînement, et mental d’acier.
Son secret ? Elle écrit ses émotions avant les matchs.
Beaucoup devraient en prendre de la graine.
Bref. Le gaz explose, la misère aussi,
et pendant qu’on parle d’indépendance à Corte,
Poindimié se bat avec du poisson et du feu de bois.