Les voyants sont au rouge pour la santé calédonienne. Entre fermetures d’urgences, manque de soignants et blocages politiques, la situation devient explosive.
Et pendant que le système vacille, certains élus du FLNKS préfèrent le dogme idéologique à la survie du service public.
Des urgences qui claquent la porte
Cette nuit, les urgences du Centre hospitalier territorial Gaston-Bourret ont baissé le rideau. Une décision contrainte, motivée par l’épuisement de l’équipe paramédicale. Ce n’est pas un incident isolé : plusieurs dispensaires sont également fermés, et le Médipôle a déjà dû lancer des appels à la population pour éviter l’engorgement.
Les soignants — qu’ils soient médecins, infirmiers, aides-soignants ou personnels administratifs — tirent la sonnette d’alarme : le système craque de toutes parts. Pénurie de ressources humaines, manque de moyens, absence de coordination entre l’hôpital public et la médecine libérale… Les causes sont connues, mais rien ne bouge.
Le silence assourdissant des autorités
Face à ce déclin sanitaire, la Fédération des professionnels libéraux de santé de Nouvelle-Calédonie demande la déclaration officielle d’urgence sanitaire. Objectif : mettre en œuvre immédiatement des mesures exceptionnelles, avant que le système ne s’effondre totalement.
Mais au lieu d’ouvrir un vrai dialogue avec les acteurs de terrain, les autorités maintiennent un passage en force de textes qui risquent d’aggraver la crise. Résultat : les soignants travaillent au bord de la rupture, et les Calédoniens voient leur accès aux soins se réduire comme peau de chagrin.
Quand la politique bloque la santé
Alors que le pays sombre dans la précarité médicale, certains élus du FLNKS ont choisi de concentrer leurs efforts sur le rejet de l’accord de Bougival. Radicalité politique contre urgence sociale : le contraste choque.
Au lieu de se mobiliser pour garantir l’accès aux soins à tous, ces responsables préfèrent suivre une ligne idéologique pure, quitte à laisser la population payer le prix fort. Un choix qui illustre un mal plus profond : en Nouvelle-Calédonie, la santé publique est prise en otage par des querelles politiques, au détriment de l’intérêt général.