Les rumeurs d’annulation ont agité les réseaux sociaux, mais le président du comité d’organisation, Levay Roy, a tranché : la Foire de Bourail aura bien lieu du 15 au 17 août sur le site de Téné. Événement agricole et populaire depuis 47 ans, la manifestation revient avec un réaménagement complet et un programme ambitieux, malgré un contexte tendu. Face aux bruits circulant sur les réseaux sociaux, Levay Roy est catégorique :
La foire aura bien lieu
Si des tensions avec certains coutumiers ont pu exister, il insiste sur la nécessité de ne pas confondre les dossiers : d’un côté les débats politiques et symboliques, de l’autre, un rendez-vous qui « fait du bien à la Nouvelle-Calédonie ». L’objectif affiché est clair : rassembler autour d’un événement fédérateur, au-dessus des divisions.
Depuis plusieurs mois, un conflit oppose certains coutumiers du district de UNI et le président du comité. Le Haut-Commissaire, garant du bon déroulement, a annoncé que l’État est pleinement mobilisé pour sécuriser la foire et éviter tout incident.
Le maire de Bourail, Patrick Roblin, détaille un dispositif inédit :
À partir du jeudi précédant la foire, et jusqu’au dimanche, un poste de commandement regroupera le directeur de la sécurité du Haut-Commissariat, la gendarmerie, la DSCR, les pompiers et la police municipale. Ils auront une vue directe sur les axes routiers et le site pour parer au pire
Des tensions politiques en toile de fond
La menace d’un blocage par des coutumiers de UNI reste présente. Leur porte-parole, Julien Boanemoi, dénonce la décision du Haut-Commissaire et du maire d’avoir descendu le drapeau indépendantiste lors de la cérémonie du 8 mai, y voyant « une atteinte à l’identité kanak ».
Selon lui, le « vivre ensemble » à Bourail est fragilisé par ces gestes symboliques.
Chacun est maître chez lui
insiste-t-il, rappelant que le site de la foire se situe dans la zone d’influence du district.
Un retour centré sur l’agriculture et la convivialité
Au-delà des tensions, l’édition 2025 ambitionne de recentrer la foire sur son ADN agricole :
- Espaces d’élevage mieux répartis (bovins, ovins) pour fluidifier la circulation.
- Village agricole et artisanal au cœur de l’événement.
- Retour en force des concours d’animaux.
La promotion des produits locaux sera au centre, avec un partenariat inédit avec Olivier Allemand, commissaire délégué du Concours général agricole de Paris. Un concours de produits de terroir se tiendra au Sheraton avant l’ouverture officielle, offrant une vitrine nationale aux producteurs.
Animations, gastronomie et retombées économiques
Rodéo, fun car, concours d’Upera, élection de Miss Foire de Bourail, battle race cavaliers contre quads et motos… Le programme mêlera tradition et nouveautés.
Côté gastronomie, 250 kg de viande calédonienne seront préparés, avec en point d’orgue la plus grande brochette de cerf rusa du monde. Les retombées économiques attendues s’élèvent à 681 millions de francs CFP, profitant à l’hôtellerie, la restauration et l’artisanat local.
Entre héritage et résilience
Avec près de 20 000 visiteurs attendus et 700 stands prévus, la Foire de Bourail reste un symbole de convivialité et de résilience pour la brousse calédonienne. En maintenant l’événement malgré les tensions, organisateurs et autorités affichent une volonté commune : faire de ces trois jours une vitrine du savoir-faire local et un moment de rassemblement, au-dessus des clivages.
Rendez-vous du 15 au 17 août pour célébrer la brousse dans ce qu’elle a de plus authentique, sous l’œil attentif d’un dispositif de sécurité inédit.