Chaque week-end ou presque, un drame. L’alcool et la vitesse restent les deux visages du même fléau, et ce sont les jeunes qui en paient le prix le plus lourd.
Un bilan 2025 déjà tragique
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Entre le 1er janvier et le 8 août 2025, la Nouvelle-Calédonie a enregistré 19 accidents mortels, entraînant la mort de 21 personnes. Dans près d’un cas sur deux, la victime avait moins de 35 ans. L’alcool est présent dans 73,3 % des drames, le cannabis dans plus de la moitié (46,2 %).
La vitesse inadaptée est relevée dans 61,5 % des accidents, et la non-utilisation de la ceinture dans plus d’un sur deux. Autant de comportements à risque qui transforment chaque sortie en potentiel aller simple vers le cimetière.
Ces drames ne frappent pas au hasard : les samedis et dimanches concentrent près de la moitié des tués. Les statistiques pointent aussi la Province Sud pour plus de 36 % des accidents mortels, mais c’est la Province Nord qui compte le plus de victimes (52,6 % des décès).
Les gendarmes au contact
Ce samedi 09 août au soir, à Dumbéa, les militaires de la gendarmerie nationale ont déployé un dispositif de contrôle massif. L’objectif : frapper fort contre l’alcool au volant et rappeler à chacun ses responsabilités.
En présence du Haut-commissaire de la République, les dépistages se sont enchaînés, mêlant prévention et répression. Depuis le 1er janvier, les forces de sécurité intérieure ont réalisé 7 761 contrôles routiers et 17 721 dépistages. Bilan : 961 infractions liées à l’alcoolémie et 808 rétentions de permis.
Pour les autorités, la lutte doit être sans relâche.
Le profil des victimes
Derrière chaque chiffre, un visage. Parmi les 21 personnes décédées, 9 avaient moins de 35 ans, dont 5 dans la tranche 18-24 ans. Les routes provinciales sont les plus meurtrières, avec 7 accidents ayant causé 8 morts. Les réseaux municipaux et territoriaux suivent avec, respectivement, 6 morts et 5 morts.
Le constat est implacable : la combinaison alcool + vitesse + absence de ceinture est un cocktail fatal.
Les autorités rappellent que la sécurité routière est l’affaire de tous et que chaque conducteur est acteur ou témoin potentiel d’un drame évitable. Les drames routiers sont évitables, mais ils supposent un changement radical des comportements. L’État mobilise ses forces, mais sans un engagement citoyen massif, les chiffres ne baisseront pas. La sécurité routière ne peut pas être uniquement une affaire de gendarmes ou de campagnes d’affichage : elle commence dans l’habitacle.
Au-delà des sanctions, l’enjeu est de briser une culture dangereuse où la prise de risque est banalisée. Car en Nouvelle-Calédonie, 73 % des accidents mortels liés à l’alcool ne sont pas une fatalité… mais bien le résultat de choix individuels.
Crédit photo : Haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie