Ces derniers jours, la politique calédonienne a connu un nouveau choc : le FLNKS a officiellement claqué la porte à l’accord de Bougival. Manuel Valls, lui, persiste et signe.
Un rejet net qui ferme la voie au consensus
Le 13 août 2025, le FLNKS a confirmé, à l’issue de son congrès extraordinaire, son rejet formel de l’accord de Bougival, signé un mois plus tôt avec l’aval de Christian Tein. Cette décision s’accompagne du refus de participer au comité de rédaction prévu pour affiner et compléter le texte. Manuel Valls, qui a pris acte sans surprise de cette motion, regrette une attitude qu’il juge incompréhensible. Selon lui, cette position
tourne le dos à la recherche de consensus et à la discussion collective, pourtant indispensables pour bâtir une solution durable.
Malgré ce coup de froid, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer refuse l’affrontement direct. “Ma porte reste ouverte”, martèle-t-il, rappelant que c’est par le dialogue qu’ont été surmontées les crises passées, des accords de Matignon-Oudinot à celui de Nouméa.
Bougival : un pari de confiance et d’autonomie
Valls défend un texte présenté comme une opportunité historique : l’instauration d’un État doté d’une capacité d’auto-organisation, compétent en relations internationales dans son domaine, avec la reconnaissance d’une nationalité calédonienne. Le projet encadre le transfert de compétences régaliennes, en laissant aux Calédoniens le pouvoir de décision via leur Congrès et par référendum.
L’ancien Premier ministre insiste sur la protection de l’identité kanak, affirmant que l’accord “préserve” et “réaffirme” les acquis historiques des accords précédents. Contrairement aux critiques, il assure qu’aucun “passage en force” n’est envisagé, mais un chemin balisé par la loyauté des signataires : Loyalistes, Rassemblement, Calédonie Ensemble, Éveil Océanien et UNI-Palika.
L’urgence de choisir l’avenir
Pour Manuel Valls, l’alternative est claire : “Accord ou impasse”. Sans stabilité politique, prévient-il, le nickel perdra ses repreneurs, la pénurie médicale persistera et les inégalités sociales s’aggraveront. Cette réalité, dit-il, “frappe les plus fragiles et la jeunesse” et impose d’agir vite.
La semaine prochaine, Valls se rendra en Nouvelle-Calédonie pour rencontrer toutes les forces politiques, installer le comité de rédaction et avancer sur le projet de loi de réforme constitutionnelle. Le 13 août, une proposition de loi organique a été déposée au Sénat par six présidents de groupe, visant à reporter les élections provinciales à juin 2026, conformément à l’accord de Bougival. Pour lui, ce geste témoigne d’une volonté transpartisane de sécuriser l’avenir institutionnel du territoire.