Publié le 14 août 2025, le communiqué transmis par la Confédération des PME de Nouvelle-Calédonie (CPME-NC) tire la sonnette d’alarme sur deux projets législatifs que le Congrès a examiné. Selon l’organisation patronale, ces mesures risquent non seulement d’aggraver une situation sanitaire déjà catastrophique, mais aussi de fragiliser durablement le secteur médical et l’économie locale.
Un système de santé déjà au bord de la rupture
La CPME-NC ne mâche pas ses mots : « la plus grave crise de l’histoire » frappe actuellement la santé calédonienne. Fermetures partielles ou totales de services d’urgences, cabinets médicaux en grande difficulté, personnels épuisés, structures saturées… Le tableau dressé est noir. Dans ce contexte, voir arriver deux textes, sans consultation préalable et assortis de délais de réponse jugés irréalistes, est perçu comme un affront par les professionnels.
L’un des points les plus décriés est l’introduction d’une franchise sur les transports sanitaires et la réduction de certains remboursements, mesures qui pourraient amplifier le phénomène du renoncement aux soins déjà en hausse.
Des conséquences économiques redoutées
Pour la CPME-NC, les répercussions économiques seraient tout aussi lourdes que l’impact sanitaire. Les entreprises de santé, déjà fragilisées, pourraient être contraintes à la fermeture. Ce scénario signifierait la perte d’emplois qualifiés dans un secteur considéré comme un pilier de l’économie calédonienne. L’organisation rappelle que ses adhérents, conscients des contraintes budgétaires, ont formulé depuis des années des propositions de réformes « réalistes et constructives ». Pourtant, aucune n’a trouvé sa place dans les textes soumis au vote.
L’appel à un sursaut politique
Face à ce qu’elle considère comme une erreur stratégique majeure, la CPME-NC formule deux demandes claires :
- Déclarer l’état d’urgence sanitaire pour prendre la pleine mesure de la crise.
- Suspendre l’examen des textes afin d’ouvrir un dialogue constructif avec les professionnels.
Pour l’organisation, réformer la santé est indispensable, mais jamais contre ceux qui la font vivre au quotidien. « Durcir les conditions d’exercice et d’accès aux soins, sans concertation, c’est prendre le risque d’une dégradation rapide et irréversible de l’état de santé des Calédoniens », avertit-elle.
Le débat est lancé : ces projets de loi seront-ils révisés à la lumière des critiques ou adoptés en l’état ? Dans un contexte sanitaire et économique déjà précaire, la manière dont les autorités répondront à cet appel pourrait bien déterminer l’avenir du système de santé calédonien. La version intégrale du communiqué de la CPME-NC sera publiée dans la semaine.