En Nouvelle-Calédonie, ouvrir sa facture d’eau ou d’électricité est devenu un jeu de hasard… mais rarement gagnant. Entre logiciels défectueux, erreurs de calcul et remboursements interminables, les usagers dénoncent un système kafkaïen qui saigne les portefeuilles déjà fragilisés par la vie chère.
Des factures gonflées par des bugs informatiques
Les témoignages s’accumulent et dressent un tableau inquiétant.
J’ai payé 46 000 francs au lieu de 17 000, parce que leur logiciel a “oublié” d’envoyer les relances
raconte une mère de famille. Un autre auditeur évoque une note de 61 000 francs au retour de vacances, quand ses factures habituelles ne dépassaient jamais 15 000.
Ces écarts colossaux ne sont pas des cas isolés. Ils révèlent une chaîne de contrôle déficiente où l’usager paie la facture, au sens propre, d’un système incapable d’assurer un suivi rigoureux.
Remboursements bloqués, confiance brisée
Pire encore, quand l’erreur est reconnue, les délais s’éternisent.
Trois mois que j’attends de récupérer 70 000 francs indûment prélevés. On m’avait promis quinze jours. Toujours rien, pas même des excuses
fulmine une auditrice. Cette inertie nourrit un sentiment d’abandon et d’impunité. Les Calédoniens pointent du doigt une administration qui se renvoie la balle : un coup la banque, un coup la trésorerie. Résultat : personne ne répond, et la colère monte.
Une gestion chaotique qui mine le quotidien
Derrière ces bugs, il y a des familles qui renoncent à épargner pour Noël, des retraités qui s’endettent pour régler des sommes absurdes.
Avant d’utiliser un logiciel, qu’ils s’assurent qu’il fonctionne !
lâche une auditrice excédée. Le problème dépasse la simple anecdote : il met en lumière une administration déconnectée du terrain, qui impose ses ratés techniques aux citoyens. Quand une fuite d’eau coûte déjà cher, un bug informatique devient une double peine.
Trop, c’est trop
Les Calédoniens ne demandent pas la lune. Ils exigent simplement que leurs factures reflètent leur consommation réelle et que les erreurs soient corrigées rapidement. Face à la vie chère, chaque franc compte. La CDE et Enercal devront rendre des comptes : la confiance ne se répare pas par un simple « bug informatique ».