Deux mesures d’urgence pour sauver l’emploi viennent d’être entérinées ce lundi 25 août 2025. Les élus du Congrès calédonien ont voté à l’unanimité, dans un climat tendu, pour éviter une vague de licenciements.
Une allocation exceptionnelle pour maintenir les salariés dans l’entreprise
Le premier pilier du dispositif, baptisé allocation exceptionnelle de maintien dans l’emploi, constitue une arme anti-licenciement. Adoptée par la loi du pays et désormais précisée par délibération, cette aide prend en charge jusqu’à 125 heures par mois au taux horaire du SMG. Concrètement, elle permet aux entreprises confrontées à des difficultés de conserver leurs salariés au lieu de les mettre à la porte.
Cette mesure, équivalente à un chômage partiel calibré pour l’économie calédonienne, se veut simple et transparente. Les employeurs doivent avancer l’allocation sur le salaire puis se faire rembourser par la CAFAT dans un délai de deux mois. Des mentions obligatoires sur les bulletins de salaire garantiront un contrôle strict, afin d’éviter toute dérive ou fraude.
En limitant les pertes de compétences et en préservant le tissu productif, l’exécutif local assume un choix clair : soutenir le travail plutôt que subventionner l’inactivité. Un message fort envoyé aux chefs d’entreprise et aux salariés, dans un contexte économique marqué par l’incertitude.
Un fonds emploi pour relancer l’embauche des demandeurs d’emploi
Le second volet du plan est tout aussi stratégique : la création d’un fonds emploi dédié au retour à l’activité. Objectif : stimuler les recrutements grâce à une réduction dégressive des cotisations patronales, valable du 1er juillet au 31 décembre 2025.
En clair, toute entreprise qui embauche un demandeur d’emploi pour plus de six mois bénéficiera d’un allègement financier significatif. Le dispositif, géré par la CAFAT, fonctionne sur la base d’un remboursement après déclaration des cotisations sociales. Un mécanisme qui permettra d’alléger immédiatement le coût du travail et donc de rendre l’embauche plus attractive.
Les élus insistent : il ne s’agit pas d’un gadget administratif, mais bien d’un levier économique pensé pour redonner confiance aux employeurs. Dans un territoire où le chômage reste une plaie ouverte, la mesure marque une volonté ferme d’action.
Un vote unanime pour protéger l’économie calédonienne
Fait rare dans l’arène politique calédonienne : tous les groupes représentés au Congrès ont voté pour. Du Rassemblement aux indépendantistes, tous ont reconnu la nécessité d’un tel mécanisme. Le texte a été adopté à l’unanimité, preuve que, face à l’urgence sociale et économique, les clivages politiques peuvent s’effacer et que les radicaux peuvent être lucides.
L’adoption de cette délibération n’est pas un simple affichage. Elle engage concrètement l’avenir de plus de 4 000 salariés et offre une bouffée d’oxygène à des entreprises en difficulté. Les articles adoptés encadrent strictement la procédure : délais de demande, modalités de remboursement, contrôle dématérialisé. Tout est pensé pour une application rapide et efficace.
Les élus du boulevard Vauban savent que le temps presse : d’ici la fin de l’année, l’économie locale doit être stabilisée pour éviter une spirale de fermetures et de licenciements. L’exécutif prévoit déjà un bilan d’évaluation en décembre pour mesurer l’impact réel du dispositif.
Ce plan de soutien à l’emploi constitue une réponse pragmatique et consensuelle face aux difficultés. Préserver les postes existants et encourager l’embauche : voilà le double pari de cette délibération. L’unanimité du vote montre que, lorsque l’intérêt général est en jeu, la Nouvelle-Calédonie sait mettre de côté ses divisions. Reste désormais à transformer l’essai : que les entreprises jouent le jeu et que le fonds emploi produise ses effets.