Le Vietnam accélère la construction d’îles artificielles dans les Spratleys. Pékin dénonce une violation de sa souveraineté en mer de Chine méridionale.
Hanoï multiplie les îles artificielles dans l’archipel disputé
De nouvelles images satellites publiées par le Center for Strategic and International Studies (CSIS) montrent une intensification spectaculaire des travaux vietnamiens dans les Spratleys. Hanoï a lancé des constructions sur huit récifs jusqu’ici intacts, portant à 21 le nombre de sites désormais artificialisés.
Il y a quatre ans, seuls quelques récifs isolés disposaient d’infrastructures. Aujourd’hui, la tendance est claire : le Vietnam veut rivaliser avec Pékin, qui domine depuis une décennie le chantier d’îles artificielles en mer de Chine méridionale.
Infrastructures militaires et piste aérienne en ligne de mire
Selon le CSIS, ces nouvelles bases affichent un objectif militaire explicite : dépôts de munitions, bâtiments renforcés et installations construites selon un modèle répétitif.
Le Barque Canada Reef, dans le sud des Spratleys, est même identifié comme un site potentiel pour une piste d’aviation, qui viendrait s’ajouter à celle déjà opérationnelle plus au nord. Ces aménagements donnent au Vietnam une profondeur stratégique nouvelle, améliorant ses capacités logistiques et son rayon d’action militaire dans la zone.
Pékin hausse le ton et dénonce une provocation
Ces évolutions inquiètent les voisins régionaux et irritent Pékin. La Chine, qui revendique l’intégralité de l’archipel, accuse Hanoï d’occuper illégalement des îles et récifs.
Les îles Nansha (Spratleys) sont un territoire inhérent de la Chine
a rappelé le ministère chinois des Affaires étrangères, promettant de prendre les « mesures nécessaires » pour défendre sa souveraineté maritime.
Cette montée en puissance vietnamienne illustre la militarisation croissante de la mer de Chine méridionale, un théâtre déjà explosif où se croisent ambitions territoriales, routes commerciales et rivalités stratégiques.