Deux géants face à face après des années de tensions. Pékin et New Delhi veulent désormais écrire une nouvelle page de leur histoire commune. Mais derrière les sourires et les poignées de main, le défi reste immense : réconcilier deux puissances rivales de l’Asie.
Des tensions frontalières à l’apaisement diplomatique
La rencontre de Xi Jinping et Narendra Modi à Tianjin marque la première visite officielle du Premier ministre indien en Chine depuis les affrontements meurtriers de 2020 dans l’Himalaya. Après des années de méfiance, les deux dirigeants affichent une volonté claire de tourner la page.
Xi a rappelé que les questions frontalières ne doivent pas définir les relations bilatérales, insistant sur l’importance de privilégier le développement économique. De son côté, Modi a salué “un environnement pacifique” aux frontières après les désengagements militaires.
L’OCS comme levier de rapprochement
Ce tête-à-tête s’est tenu en marge du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), regroupant Chine, Inde et plusieurs puissances régionales. Pour Pékin, il s’agit de réaffirmer son rôle central dans la région. Pour New Delhi, fragilisée par les sanctions commerciales américaines, c’est l’occasion de diversifier ses partenariats.
Les deux capitales ont annoncé la reprise des négociations frontalières, la délivrance de visas et le retour des vols directs. Un signal fort qui illustre la volonté de reconstruire une relation stratégique.
Un rapprochement face aux pressions extérieures
Alors que Washington a imposé des droits de douane de 50 % sur les produits indiens en raison des achats de pétrole russe, l’Inde cherche à réduire sa dépendance économique vis-à-vis des États-Unis. Pékin en profite pour tendre la main et ouvrir de nouvelles perspectives.
En juin déjà, la Chine avait permis aux pèlerins indiens d’accéder aux sites sacrés du Tibet, geste symbolique destiné à apaiser les rancunes. Le sommet de Tianjin pourrait ainsi marquer le début d’une coopération durable, à condition que les vieilles rancunes frontalières ne ressurgissent pas.