Une parade géante, des alliances assumées, un message clair : Pékin veut peser face à l’Occident. La Chine de Xi Jinping célèbre la guerre d’hier pour préparer celle de demain.
Pékin, Moscou et Pyongyang : main dans la main face à l’Occident
Xi Jinping. a profité du 80ᵉ anniversaire de la capitulation japonaise de 1945 pour transformer une commémoration historique en démonstration militaire planétaire. Sur la place Tian’anmen, 10 000 soldats au pas cadencé ont défilé sous l’œil des caméras du monde entier. Autour du président chinois, deux invités de poids : Vladimir Poutine et Kim Jong-un, assis côte à côte dans la tribune officielle. À leurs côtés, d’autres dirigeants étrangers venus soutenir la montée en puissance de la Chine : l’Iran, la Serbie, le Belarus, l’Azerbaïdjan. Une vitrine assumée des régimes autoritaires décidés à contester l’ordre mondial dominé par l’Occident.
Le discours de Xi Jinping a insisté sur la mémoire des sacrifices passés tout en appelant à l’« éradication des racines de la guerre ». Un message ambigu : derrière la rhétorique pacifique, Pékin projette une force militaire inédite, destinée autant à son peuple qu’aux chancelleries occidentales.
L’armée chinoise : vitrine des armes du futur
La parade a surtout été l’occasion pour la Chine de présenter son arsenal dernier cri. Pékin a exposé ses armes laser, dont le Laser LY-1, capable de neutraliser une cible par simple émission d’énergie, sans munition physique. Des systèmes antimissiles de nouvelle génération, comme le HQ-29, ont également été dévoilés : capables d’intercepter des missiles à 500 km d’altitude, ils marquent une avancée stratégique majeure.
La vitrine militaire a aussi révélé des missiles antinavires YJ-17, YJ-19 et YJ-20, présentés comme potentiellement hypersoniques, c’est-à-dire capables de frapper à cinq fois la vitesse du son. S’y ajoutent des drones sous-marins géants, de nouveaux avions de chasse et des missiles balistiques intercontinentaux conçus pour porter des têtes nucléaires. Pékin affiche clairement son ambition : rivaliser avec les États-Unis, de l’espace aux océans.
Les piques de Trump et le silence chinois
En marge du défilé, Donald Trump n’a pas résisté à l’envie de réagir. Le président américain a rappelé, sur Truth Social, que :
des milliers d’Américains ont donné leur sang pour la liberté de la Chine face au Japon.
Un rappel cinglant, assorti d’une pique ironique à l’adresse de Xi, Poutine et Kim Jong-un, accusés de « conspirer contre les États-Unis ».
Pékin n’a pas répondu, préférant mettre en avant sa propre version de l’Histoire. Dans son discours, Xi Jinping a remercié les pays étrangers ayant soutenu la Chine pendant la guerre, sans citer explicitement Washington. Une omission lourde de sens, confirmant la ligne de Pékin : valoriser sa mémoire nationale, affirmer sa puissance et ignorer les leçons venues d’Occident.
Derrière l’hommage aux millions de morts de la guerre sino-japonaise, cette parade militaire était avant tout un signal politique. La Chine veut être perçue comme la grande puissance incontournable du XXIᵉ siècle, capable de fédérer autour d’elle un bloc anti-occidental. En s’affichant aux côtés de Moscou et de Pyongyang, Xi Jinping a donné une image d’unité face aux démocraties libérales.
La France, l’Europe et les États-Unis ne peuvent plus se voiler la face : Pékin n’est plus une puissance régionale, mais une force militaire mondiale. L’événement de Tian’anmen l’a prouvé : la Chine assume désormais son rôle de challenger direct de l’Occident.