Depuis son arrivée à la mairie du Mont-Dore, Élisabeth Rivière met en avant une gouvernance axée sur la sécurité et la cohésion. Pourtant, derrière cette fermeté revendiquée, des contradictions apparaissent. Si la maire insiste sur son engagement, sa présence limitée aux conseils municipaux soulève de vives critiques.
Une sécurité présentée comme prioritaire
La municipalité affirme placer la sécurité au cœur de son action. Le redéploiement de la police municipale, les opérations menées à Yahoué avec la gendarmerie et la surveillance du passage de Saint-Louis sont régulièrement mis en avant comme preuves d’un volontarisme local. La lutte contre le trafic de drogue figure également parmi les priorités, avec une coopération renforcée avec les douanes.
Dans le même temps, le CCDF poursuit son travail d’accompagnement auprès des familles et des jeunes en difficulté afin de répondre à la montée des violences scolaires. Cette stratégie repose donc sur un double axe : fermeté dans le maintien de l’ordre et soutien éducatif aux enseignants et aux élèves.
Un engagement municipal remis en question
Derrière ce discours sécuritaire, la pratique politique soulève des interrogations. La maire revendique une ligne ferme, mais ses absences répétées fragilisent son autorité. Sur les trois derniers conseils municipaux, elle n’a été pleinement présente qu’à celui consacré à l’élection des adjoints. Lors du deuxième, elle a quitté la séance à mi-parcours. Quant au troisième, elle n’y a fait son entrée qu’à la moitié des débats.
Ces absences nourrissent un sentiment de décalage entre un discours de rigueur et une réalité marquée par une implication irrégulière. Pour l’opposition, cela témoigne d’un manque de considération envers le travail démocratique local. Pour ses partisans, il s’agit plutôt de contraintes liées à ses obligations institutionnelles. Reste que ce contraste mine l’image de fermeté qu’elle souhaite incarner.
Des tensions politiques accentuées
La gestion des débats municipaux est déjà source de crispations. L’application stricte du règlement intérieur, perçue par certains élus comme un autoritarisme, a accentué les divisions. À l’approche des élections de mars 2026, ces tensions deviennent un enjeu central : la capacité de la maire à rassembler est désormais questionnée.
En parallèle, Mme Rivière appelle à l’unité des forces non-indépendantistes pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie. Mais cette volonté de rassemblement peine à convaincre, tant que les critiques locales sur sa gouvernance demeurent.
Élisabeth Rivière affiche une ligne de fermeté sur la sécurité et sur la gestion du conseil municipal. Mais ses absences répétées aux séances et son style jugé rigide brouillent le message. À quelques mois des élections, la maire du Mont-Dore joue sa crédibilité sur sa capacité à transformer son discours en action concrète, et à démontrer que sa fermeté n’est pas qu’un principe affiché.