Un souffle d’air frais pour l’économie calédonienne. Les crédits accordés aux ménages et aux entreprises repartent à la hausse, même si les niveaux restent très bas.
Les ménages reprennent confiance
Après des mois de frilosité, les Calédoniens recommencent à emprunter. La production de crédits progresse de plus de 20 % au deuxième trimestre 2025, soit près de 3,6 milliards XPF supplémentaires. Les familles en profitent surtout pour consommer et investir dans le logement.
Les crédits à la consommation bondissent de près de 80 %, signe que les ménages veulent à nouveau équiper leur maison, acheter un véhicule ou financer leurs projets. Les prêts immobiliers augmentent aussi (+35 %), preuve que l’envie de devenir propriétaire reste bien présente malgré des prix élevés.
Signe encourageant : les taux des crédits à l’habitat baissent, tombant à 3,76 %. L’écart avec la métropole et la Polynésie française se réduit enfin, même si les Calédoniens paient encore plus cher qu’ailleurs.
Des entreprises sous perfusion de trésorerie
Côté entreprises, la reprise est plus contrastée. Les sociétés non financières empruntent davantage (+12 % sur un an), mais principalement pour assurer leur trésorerie, non pour investir. Les crédits de trésorerie explosent (+51 %), ce qui montre bien les difficultés de nombreuses entreprises à garder la tête hors de l’eau.
Les crédits d’équipement stagnent et les prêts immobiliers chutent de façon vertigineuse (-92 %), signe que les projets d’investissement sont repoussés. Quant aux petites entreprises individuelles, elles peinent à suivre : leur recours au crédit reste quasiment stable, avec même une forte baisse au dernier trimestre.
Des taux en recul : une bouffée d’oxygène
La bonne nouvelle vient du côté des taux. Après des mois de hausse, le coût de l’argent diminue enfin.
Les crédits à l’habitat reculent fortement, passant à 3,76 %.
Les découverts bancaires baissent aussi, à 11,24 %.
Les crédits aux entreprises suivent la tendance : les taux pour les prêts d’équipement tombent à 4,72 %, ceux pour la trésorerie à 5,08 %, et les découverts à 5,66 %.
Partout, en France comme en Polynésie, les mêmes baisses s’observent. La Nouvelle-Calédonie reste un peu plus chère, mais l’écart se réduit. De quoi redonner une bouffée d’air aux ménages comme aux entrepreneurs.
Oui, les crédits repartent à la hausse et les taux reculent. Mais attention : il s’agit surtout d’un rattrapage après une année 2024 catastrophique. Les Calédoniens consomment davantage, les entreprises respirent grâce à la trésorerie, mais l’investissement productif reste au point mort.
Si l’on veut transformer ce frémissement en véritable relance, il faudra plus que des chiffres bancaires : de la confiance, de la stabilité et des réformes courageuses. La Nouvelle-Calédonie ne s’en sortira pas par la dette et l’assistanat, mais par le travail et l’investissement.