La Nouvelle-Calédonie vient d’hériter d’une responsabilité d’envergure : organiser en 2028 le Festival des arts du Pacifique (Festpac), rendez-vous majeur de la création et de l’identité océanienne. Lors d’une cérémonie symbolique à la Communauté du Pacifique Sud, la « rame » de l’organisation a été transmise au territoire. Derrière ce geste, une ambition affichée : transformer l’événement en une vitrine mondiale de la culture pacifique, mais aussi en un moment de cohésion politique et sociale.
Une cérémonie symbolique, un message fort
La passation officielle s’est déroulée dans le cadre de la 8e Conférence des ministres de la culture du Pacifique.
Le geste de transmettre la rame, c’est bien plus qu’un symbole, c’est une responsabilité collective
a souligné un des représentants. Pour les organisateurs, cet acte marque la reconnaissance du rôle central de la Nouvelle-Calédonie dans la région.
Nous savons que les yeux de toute l’Océanie seront tournés vers nous
a confié un cadre du gouvernement, rappelant que la culture n’est pas qu’une affaire de spectacles, mais un enjeu diplomatique et identitaire.
Une vitrine régionale et mondiale pour le Pacifique
Au-delà des promesses, le Festpac 2028 devra convaincre par son organisation et son rayonnement.
Nous attendons de la Nouvelle-Calédonie qu’elle démontre que l’Océanie peut organiser un événement de portée mondiale
a déclaré un membre de la délégation fidjienne. La conférence des ministres de la culture a fixé la ligne : renforcer la coopération régionale et promouvoir les savoirs traditionnels.
Le Festpac doit être la vitrine de nos peuples, pas une simple foire culturelle
a rappelé la ministre de la Culture de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Un défi autant qu’une opportunité
L’organisation soulève déjà des interrogations.
La réussite du festival dépendra de la capacité à mobiliser l’ensemble des acteurs, des institutions aux associations locales
avertit un responsable culturel calédonien. Mais l’occasion est jugée historique.
Si nous réussissons, ce sera une fierté pour tous les Calédoniens et une reconnaissance pour l’Océanie entière
insiste un membre du gouvernement. À l’inverse, un échec fragiliserait l’image du territoire.
Le Festpac 2028 ne sera pas qu’un festival : il sera une épreuve de vérité pour la Nouvelle-Calédonie. Réussir l’organisation, c’est prouver que le territoire peut être à la hauteur de ses ambitions culturelles et politiques. Échouer, ce serait envoyer au Pacifique un message de fragilité. À trois ans de l’échéance, la question reste ouverte : la Calédonie saura-t-elle transformer cette vitrine culturelle en levier de cohésion et de fierté collective ?