Une économie qui résiste malgré les turbulences mondiales. Wallis-et-Futuna confirme sa résilience face au ralentissement international. C’est ce qu’il ressort de la note de l’agence de Wallis-et-Futuna de l’IEOM, relative à la conjoncture du second trimestre 2025.
L’inflation ralentit mais demeure élevée
Après un début d’année marqué par une flambée des prix, l’inflation ralentit nettement au deuxième trimestre 2025 : +0,87 % contre +1,3 % au trimestre précédent. Sur un an, elle s’établit à 2,5 %, un niveau encore élevé, mais qui traduit un ralentissement. Les ménages restent néanmoins frappés par des hausses ciblées, notamment sur l’alimentation (+4,8 %). La libéralisation du prix du pain, votée en juillet, s’est immédiatement traduite par des hausses comprises entre 35 à 50 %. Une décision impopulaire, mais assumée par l’assemblée territoriale au nom de la liberté économique et de l’ajustement aux réalités des marchés mondiaux.
À l’inverse, l’énergie recule (-0,5 % sur un an) et contribue à soulager partiellement le panier des familles. Ces évolutions montrent que si l’État et les territoires doivent protéger les plus modestes, ils ne peuvent ignorer les lois de l’économie réelle.
Emploi : un repli du public, une dynamique privée
Fin mars 2025, 2 314 salariés étaient déclarés à la Caisse des prestations sociales, en baisse de 1,9 % par rapport à fin 2024. La contraction concerne uniquement le secteur public, dont la masse salariale pèse lourdement sur les finances. En revanche, l’emploi privé progresse, notamment dans le commerce (+2,3 % en un trimestre) et les services (+2 %). Le BTP résiste avec une légère hausse (+0,8 %), tandis que l’artisanat-industriel recule (-8,2 %).
Ce contraste souligne une réalité trop souvent occultée : la vitalité économique dépend d’abord de l’initiative privée, pas de l’administration. Loin du discours victimaire, les entreprises locales continuent d’embaucher et d’investir, confirmant leur rôle central dans le développement.
La consommation et l’investissement se maintiennent, malgré le recul des importations
Les importations totales chutent de 20,4 % par rapport au premier trimestre, mais restent 40 % supérieures à celles de 2024. Dans le détail, les biens de consommation augmentent de 94,3 % sur un an, malgré un repli sur le trimestre. Pharmacie, habillement et biens d’entretien connaissent des envolées spectaculaires, signe d’un pouvoir d’achat encore robuste.
Côté entreprises, les importations de biens d’équipement reculent sur le trimestre mais progressent de 41 % sur un an. Les crédits bancaires bondissent : +184 % pour les sociétés et +126 % pour l’habitat des ménages. La baisse du ciment et des matériaux métalliques illustre une dépendance extérieure, mais le BTP reste soutenu grâce aux chantiers publics et aux prêts immobiliers. Enfin, la fréquentation des vols internationaux bondit de 43,8 % en un an, retrouvant son niveau de 2023 après la crise calédonienne.
Ces indicateurs confirment que : malgré les vents contraires, Wallis-et-Futuna s’accroche à une trajectoire de croissance, portée par l’investissement, la consommation et le dynamisme du privé.