Un cadre réglementaire aérien clair et ferme, pour protéger les passagers et garantir la souveraineté calédonienne.
La Nouvelle-Calédonie choisit la rigueur et la responsabilité, loin du laxisme.
Un cadre légal attendu depuis dix ans
Réuni ce mercredi 10 septembre 2025, le gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie, présidé par Isabelle Champmoreau, a adopté un avant-projet de loi du pays sur la sécurité des opérations aériennes. Depuis 2013, la collectivité est compétente pour la police et la sécurité de la circulation aérienne intérieure. Pourtant, aucun texte structurant n’était venu compléter ce transfert de souveraineté. Résultat : un vide juridique, à la fois dangereux pour les exploitants et inquiétant pour les passagers. Le gouvernement met enfin un terme à cette situation.
Ce texte institue un cadre clair, moderne et adapté, garantissant que chaque vol, qu’il s’agisse de transport commercial, de travail aérien, de vols de découverte ou de l’usage d’ULM et de drones, respecte des exigences de sécurité rigoureuses. Les arrêtés techniques qui suivront viendront préciser les normes pour chaque type d’activité. Cette approche progressive évitera le bricolage réglementaire et imposera un niveau de professionnalisme qui faisait jusqu’ici défaut.
Harmonisation avec les standards internationaux
Le projet calédonien ne se contente pas d’aligner des règles locales. Il s’appuie sur les standards de l’OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) et sur les règlements européens établis par l’AESA (Agence de l’Union européenne pour la sécurité aérienne). Ces références, reconnues mondialement, garantissent que la Nouvelle-Calédonie ne restera pas isolée, mais sera au contraire pleinement intégrée dans l’aviation moderne.
Le choix est politique autant que technique. Dans un secteur où la moindre faille peut coûter des vies, le gouvernement affirme une ligne ferme : la sécurité prime sur les compromis. À l’heure où certains territoires cèdent à la dérégulation ou aux arrangements locaux, la Nouvelle-Calédonie s’inscrit dans une démarche de responsabilité, assumant une exigence souveraine de rigueur.
L’adoption de ce texte montre aussi que le territoire ne s’inscrit pas dans une logique de victimisation, mais bien dans un projet exigeant. Les opérateurs aériens devront se mettre au diapason, quitte à revoir leur organisation. C’est le prix de la sécurité.
Un tournant pour l’aviation domestique
Les impacts concrets seront majeurs. Les compagnies locales, qu’il s’agisse d’avions de ligne ou d’hélicoptères, seront soumises à un contrôle renforcé. Les vols commerciaux en ULM devront s’enregistrer dans un système déclaratif transparent, et les vols de découverte, souvent prisés du grand public, seront désormais encadrés par des règles spécifiques.
Cette rigueur n’est pas une contrainte inutile. Elle protège les passagers, crédibilise le secteur et offre à la Nouvelle-Calédonie une aviation domestique au niveau des standards occidentaux. Dans un territoire insulaire, où l’avion et l’hélicoptère sont essentiels pour désenclaver les îles et relier les populations, la fiabilité n’est pas un luxe : c’est une obligation.
En agissant ainsi, le gouvernement répond à une attente forte. Après des années d’improvisation, la collectivité choisit la discipline et l’efficacité. Un choix qui rassure les familles, renforce la confiance des professionnels et envoie un message clair : la sécurité des Calédoniens n’est pas négociable.