Des pluies en hausse, des excédents marqués et un trimestre qui s’annonce encore plus humide.
La Nouvelle-Calédonie face à des précipitations intenses et durables.
Pluies records en août : +20 % par rapport à la normale
Le bulletin pluviométrique publié le 9 septembre 2025 par Météo-France Nouvelle-Calédonie dresse un constat clair : le mois d’août a enregistré 90 mm de pluie, soit un excédent de 20 % par rapport aux normales de référence.
Sur douze mois, le cumul atteint 1 780 mm, soit +12 %. Les excédents se vérifient également sur six mois (830 mm, +6 %) et trois mois (285 mm, +10 %).
Les contrastes régionaux sont toutefois marqués. Sur la côte ouest, certains secteurs atteignent seulement 743 mm annuels (Bouraké, Boulouparis), alors que Yaté (station Goro Ancienne Pépinière) a reçu un record de 3 970 mm en un an. Ces chiffres confirment une pluviométrie excédentaire généralisée, notamment sur la côte est et les îles.
Prévisions inquiétantes : un trimestre très humide en perspective
Les perspectives dressées par Météo-France pour la fin d’année sont sans équivoque.
Pour septembre 2025, les précipitations ont 45 % de chances d’être supérieures aux normales. Sur le trimestre septembre-octobre-novembre, cette probabilité grimpe à 60 %.
Dans le détail, les cartes de prévisions régionales indiquent que la côte est et l’extrême sud sont les zones les plus exposées à des épisodes pluvieux intenses. Les scénarios de pluies supérieures à la normale atteignent localement plus de 70 % de probabilité. Une donnée qui interpelle les gestionnaires de barrages, les agriculteurs et les collectivités confrontés à des épisodes climatiques plus irréguliers et violents.
Sécheresses brèves mais pluies extrêmes : un défi d’adaptation
Ce nouveau bulletin confirme une tendance lourde : alternance entre périodes de sécheresse et épisodes pluvieux intenses.
Les relevés montrent que sur les trois derniers mois, certaines régions ont connu jusqu’à 20 jours de pluie significative sur la côte est, contre seulement 7 à 8 jours sur certaines zones de la côte ouest et des îles. Ces disparités mettent en lumière un déséquilibre hydrique croissant.
Face à ce constat, les acteurs de l’eau et de l’agriculture sont contraints de réinventer leurs stratégies d’adaptation. Barrages, stockages, cultures : tout doit être repensé pour répondre à des cycles hydrologiques de plus en plus imprévisibles, conséquence directe du changement climatique.
Avec ce bulletin, Météo-France lance un signal fort : la Nouvelle-Calédonie ne peut plus se fier à une saisonnalité stable. Les chiffres, les écarts et les prévisions parlent d’eux-mêmes.
Pour les décideurs publics comme pour les habitants, il devient impératif de penser une stratégie climatique adaptée. Les bulletins mensuels publiés par Météo-France offrent un outil précieux de suivi et d’anticipation, mais ils posent aussi une question politique : comment organiser une gestion durable de l’eau dans un contexte de dérèglement climatique ?
Car si août a été excédentaire, rien n’exclut que les prochains mois soient marqués par des contrastes encore plus brutaux.