Un changement de décor pour une assemblée décisive. Jeudi 11 septembre 2025, les élus du Sud se sont retrouvés dans un hémicycle inédit pour tracer une nouvelle voie politique.
Un hémicycle inédit, une volonté intacte
C’est une image forte. Les 40 conseillers provinciaux du Sud ont tenu leur assemblée ce jeudi 11 septembre non plus à l’hôtel de province en rénovation, mais dans l’hémicycle du boulevard Vauban. Décision symbolique : jusqu’à fin 2025, toutes les assemblées provinciales se tiendront au Congrès de Nouvelle-Calédonie.
Si le décor change, le cap reste le même : agir face aux urgences. Sécurité, logement, santé, trois dossiers brûlants étaient au cœur de cette séance. Depuis les émeutes du 13 mai 2024, le territoire est fragilisé : explosion de la délinquance, crise du logement social, pénurie de soignants. Dans ce contexte, la province Sud assume sa responsabilité et trace une ligne claire : protéger les familles, restaurer l’autorité et soutenir l’économie locale.
Quatre textes majeurs ont été adoptés, confirmant une orientation ferme et pragmatique.
Sécurité : un plan de prévention et un dispositif concret
L’ordre et le respect de la loi ne sont pas négociables. La sécurité est la première des libertés, martèle l’exécutif provincial.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en un an, les atteintes aux biens ont bondi de 33,6 %, avec une explosion des cambriolages et des dégradations.
Face à cette urgence, la province déploie son plan de prévention de la délinquance 2025-2028, construit sur cinq axes : lutte contre la délinquance juvénile, prise en charge des victimes, prévention des addictions, apaisement de l’espace public et promotion de la citoyenneté. Des mesures fortes comme l’accueil judiciaire d’urgence des mineurs, la fermeture des nakamals illégaux, ou encore le relèvement à 21 ans de l’âge légal d’achat d’alcool témoignent d’une volonté de rupture.
En parallèle, un dispositif inédit baptisé « Sud Sécurité » sera lancé dès 2026. Objectif : aider les familles à sécuriser leur logement avec alarmes, portes blindées et vidéoprotection. Budget : 500 millions F CFP.
Punir les cambrioleurs fait partie du bon fonctionnement de la démocratie, rappelle sans détour Sonia Backès.
Logement et santé
La province Sud assume un virage stratégique face à deux urgences sociales : le logement et la santé. D’un côté, elle reconnaît l’échec partiel du logement social, devenu dans certains secteurs une véritable bombe à retardement, avec des ensembles saturés et des squats incontrôlables.
Sonia Backès fixe un cap : réduire le parc là où les logements restent inoccupés, reloger les familles vulnérables et restaurer l’autorité par une fermeté accrue sur les expulsions. De l’autre, l’exécutif provincial s’attaque à la pénurie médicale qui mine la vie quotidienne des Calédoniens, en élargissant son dispositif d’aides pour attirer et maintenir sages-femmes, infirmiers, kinés ou orthophonistes. Une double stratégie qui mêle rigueur et soutien, avec une idée-force : rééquilibrer le territoire et garantir à chacun un accès digne à un toit et à des soins.
Cette assemblée provinciale restera un tournant. Dans un contexte de crise, la majorité provinciale choisit d’assumer une ligne claire : autorité, responsabilité, proximité.
En un mot, rétablir le socle républicain. Lutter contre l’errance et l’alcoolisation des mineurs, sécuriser les foyers contre les cambriolages, démanteler les squats illégaux, reloger les familles qui le méritent, encourager l’effort des propriétaires, soutenir les soignants.
Nous faisons des choix clairs et assumés : protéger, loger, soigner. C’est la condition pour bâtir une province plus sûre, plus solidaire et plus proche de ses habitants, conclut Sonia Backès.
À travers ces décisions, la province Sud prouve que, même en temps de crise, le courage politique consiste à dire les choses et à agir concrètement.