Ils parlent fort mais ne pèsent rien dans les urnes. Le MNIS tente une nouvelle fois d’exister par la polémique.
Un communiqué tonitruant pour masquer la faiblesse du MNIS
Le Mouvement Nationaliste Indépendantiste et Souverainiste (MNIS), formation marginale menée par Munieko Haocas, a choisi de frapper du poing sur la table ce vendredi 12 septembre 2025. Dans un communiqué adressé au Haut-Commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, le parti réclame l’application immédiate des règles de communication préélectorale. Autrement dit, empêcher les collectivités de mettre en avant leurs actions à l’approche des élections provinciales.
Problème : ces fameuses élections sont toujours dans le brouillard. Si la loi organique de décembre 2024 avait fixé la date à novembre 2025, l’accord de Bougival signé le 12 juillet dernier prévoit au contraire un nouveau report à 2026. L’exécutif local comme Paris savent que la tenue du scrutin dès cette année est devenue illusoire. Mais le MNIS s’accroche à son récit victimaire, dénonçant un État complice, tout en réclamant une soi-disant « égalité entre candidats ».
Dans les faits, le communiqué n’apporte rien de neuf. Le Code électoral encadre déjà strictement la communication publique six mois avant un scrutin. Les principes de neutralité, régularité et sincérité du vote sont inscrits explicitement dans la loi. Le Haut-Commissariat n’a pas attendu le MNIS pour appliquer la loi.
Un calendrier institutionnel clair : 2026 comme horizon
Le MNIS a beau tempêter, la réalité institutionnelle est ailleurs. Ce lundi 15 septembre, le Congrès de la Nouvelle-Calédonie doit examiner une proposition de loi organique fixant la fin des mandats actuels au 28 juin 2026. Les 54 élus doivent rendre un avis consultatif, dont l’issue ne fait guère de doute : une majorité se dessine, regroupant Loyalistes, Rassemblement et UNI, pour valider le report.
L’étape suivante se jouera à Paris. Le Sénat examinera le texte le 23 septembre, suivi de l’Assemblée nationale. L’État assume : dans un contexte politique fragile, mieux vaut reporter le scrutin et garantir un cadre juridique stable. C’est cela, la voie démocratique.
Face à ce processus législatif solide, les incantations du MNIS apparaissent dérisoires. La formation indépendantiste, qui pèse à peine dans les urnes, espère se donner une stature nationale en s’érigeant en gardienne de la transparence. Mais en réalité, elle prêche dans le désert.
Une radicalité coupée des réalités politiques
Ce nouvel épisode illustre une constante : la fuite en avant du MNIS. En réclamant ce qui est déjà en vigueur, le parti tente de détourner l’attention de son absence de projet crédible. Les grandes forces politiques – Loyalistes, Rassemblement, UNI – discutent de l’avenir institutionnel, tandis que le MNIS se perd dans des batailles procédurales.
Au fond, le problème n’est pas juridique mais politique. Oui, la démocratie impose des règles. Oui, l’État veille à leur respect. Mais encore faut-il convaincre les électeurs. Sur ce terrain, le MNIS est inexistant.Ses communiqués n’y changeront rien : la voie est tracée vers 2026.
Une fois de plus, le MNIS tente d’exister par le bruit. Mais ni ses appels au Haut-Commissaire, ni ses postures de défenseur autoproclamé de la sincérité électorale ne pèsent face au calendrier institutionnel en cours. Les provinciales auront lieu en 2026, conformément aux accords et aux décisions démocratiques. Tout le reste n’est que gesticulation.