Un député qui se drape dans la démocratie tout en piétinant ses propres engagements, un FLNKS qui se dit légitime mais refuse les règles du jeu électoral.
Le boycott du référendum : une fuite devant les urnes
Le député Tjibaou s’est présenté devant la commission des lois du Sénat le 10 septembre dernier pour défendre une prétendue « légitimité démocratique ». Mais de quelle légitimité parle-t-on ? Lors du troisième référendum de 2021, le FLNKS a choisi de boycotter le scrutin, invoquant des raisons fallacieux. Ce refus d’affronter les urnes a privé les Calédoniens d’un débat clair. Il a aussi démontré que, lorsque le verdict électoral est défavorable, les indépendantistes préfèrent se retirer plutôt que d’accepter le choix du peuple.
Cette stratégie du vide n’a rien de démocratique. Elle révèle au contraire la peur d’une sanction électorale et le rejet du principe même de souveraineté populaire. Brandir la démocratie quand cela arrange et la piétiner quand elle dérange : voilà la contradiction majeure du FLNKS.
Des dirigeants sans mandat populaire
Le député Tjibaou parle de « respect » et de « légitimité », mais il oublie un détail essentiel : plusieurs cadres du FLNKS n’ont jamais été élus par personne. Le président du front indépendantiste, Christian Tein, le secrétaire général de l’Union calédonienne, Dominique Fochi : autant de figures qui décident sans avoir jamais reçu le moindre mandat des urnes.
Dans une démocratie représentative, c’est au peuple d’accorder la confiance par le suffrage universel. Or ces dirigeants autoproclamés s’arrogent le droit de parler au nom des Calédoniens sans passer par la case électorale. De quel droit donnent-ils des leçons de démocratie quand eux-mêmes refusent de s’y soumettre ?
Le paradoxe est total : un député indépendantiste, qui a renié sa signature de l’accord de Bougival du 12 juillet 2025, ose dénoncer le manque de légitimité des institutions calédoniennes actuelles. Avant de sermonner les autres, peut-être faudrait-il nettoyer les écuries d’Augias au sein du FLNKS.
Le processus démocratique est clair et assumé
Contrairement aux discours alarmistes de M. Tjibaou, le processus institutionnel est limpide. Dès ce lundi 15 septembre, les élus du congrès de la Nouvelle-Calédonie examinent la proposition de report des provinciales à juin 2026. Ensuite, le texte suivra son cours : vote au Sénat le 23 septembre, puis à l’Assemblée nationale.
Ce n’est pas le FLNKS ni un député radicalisé, qui décideront de l’avenir électoral, mais les parlementaires de la République, élus par le peuple français. Si le report est adopté, alors le FLNKS devra s’y plier, comme toute force politique dans un État de droit. La démocratie, c’est accepter la règle commune, pas seulement quand elle sert ses intérêts.
La vérité est simple : le FLNKS n’a aucune leçon de démocratie à donner. Boycott d’un référendum, dirigeants sans mandat électif, signature trahie… la liste est longue. Pendant ce temps, l’État et les institutions calédoniennes poursuivent un chemin clair, encadré par la loi et validé par des parlementaires élus.
La démocratie, ce n’est pas crier à la légitimité quand cela arrange. C’est respecter les règles, même quand elles déplaisent. Si les indépendantistes radicaux refusent ce principe, alors ce n’est pas la France qui est en défaut, mais bien leur propre conception dévoyée de la démocratie.