La Nouvelle-Calédonie est encore marquée par les fractures sociales laissées par la crise de 2024. Violences urbaines, jeunesse déboussolée, défiance généralisée : le constat est lourd. C’est dans ce climat que la Fondation Roger Kaddour dévoile son projet « Sport for Change ». Une ambition simple mais radicale : faire du sport un levier de cohésion, d’éducation et de santé publique. Présenté le 18 septembre lors d’une conférence de presse à Magenta, le programme sera officialisé le 9 octobre 2025 devant 400 décideurs. L’objectif : passer des discours aux actes.
Le sport comme antidote à la crise sociale
Ce projet est né d’une urgence sociale
rappellent les fondateurs. Depuis les émeutes de mai 2024, les repères de toute une génération ont vacillé. Pour la fondation, le sport offre une réponse immédiate et concrète : discipline, respect, effort, appartenance. Autant de valeurs capables de contrebalancer la spirale de la violence et de l’oisiveté.
Dans le sillage de Nelson Mandela « Le sport a le pouvoir de changer le monde », le programme entend recréer de la confiance collective. La méthode ? Identifier les initiatives locales existantes, les fédérer, puis les déployer à l’échelle du territoire. C’est un pari pragmatique, mais aussi un défi : transformer les clubs sportifs en piliers de stabilité sociale.
Le sport, ce n’est pas du divertissement : c’est une politique publique
insiste la fondation. Le message est clair : sans repères solides, la jeunesse calédonienne s’enfoncera dans la marginalisation.
Trois piliers pour une société en mouvement
La stratégie repose sur trois axes prioritaires.
- Éducation et emploi : insertion professionnelle via le sport, tutorat, stages, passerelles vers les métiers.
- Santé et nutrition : lutte contre l’obésité, prévention des addictions, promotion du bien-être mental.
- Égalité et inclusion : accès des filles, des quartiers en difficulté et des populations éloignées.
Chaque pilier sera évalué par des indicateurs mesurables : assiduité, progression scolaire, bilans de santé, embauches réelles.
Pas de grands mots : des résultats visibles
promet la cellule de coordination. Ce volontarisme tranche avec la gestion habituelle des programmes sociaux. Ici, la fondation affiche une exigence nouvelle : si ça ne marche pas, on change de cap sans attendre. Le message aux partenaires est sans équivoque :
On signe des objectifs, pas des promesses
Une mobilisation collective attendue le 9 octobre
Le 9 octobre 2025, près de 400 participants issus du monde sportif, institutionnel, économique et associatif sont attendus. Ce rendez-vous sera plus qu’une vitrine : chacun repartira avec une feuille de route. La fondation veut imposer une logique contractuelle : objectifs chiffrés, responsabilités partagées, échéances fixées.
Des athlètes locaux et nationaux viendront témoigner, offrant un relais symbolique pour inspirer les jeunes. Mais au-delà des discours, la fondation l’assure :
Nous voulons outiller, pas seulement inspirer
Entre la conférence de presse du 18 septembre et cette journée d’octobre, les médias auront trois semaines pour creuser les thématiques clés : éducation, sécurité, santé, emploi. La stratégie est assumée : occuper le terrain médiatique et politique avec un projet concret.
Cap sur Brisbane 2032 et au-delà
Le projet se projette déjà à l’horizon des Jeux Olympiques de Brisbane en 2032.
Former une génération d’ici 2032, c’est possible si on commence maintenant
plaide la fondation. Derrière cette échéance, une idée forte : le sport comme fil rouge d’une mobilité sociale réelle.
Et après 2032 ? La fondation veut pérenniser ce qui fonctionne, diffuser les bonnes pratiques et maintenir les emplois créés. Pas d’effet d’annonce : une montée en puissance régulière.
Pour la jeunesse calédonienne, c’est une promesse mais aussi un contrat : « Votre effort comptera, nous serons là chaque semaine ».
Dans une société fracturée, Sport for Change veut démontrer que le sport peut redevenir un outil d’ordre, de cohésion et d’espérance. Mais la question demeure : la mobilisation du 9 octobre produira-t-elle un véritable basculement ? Les Calédoniens jugeront sur pièces. D’ici là, le message est clair : l’avenir se construit à l’entraînement, pas dans les discours.