Garantir l’électricité des Calédoniens, c’est garantir la stabilité du réseau. Enercal, opérateur unique du transport, assure chaque jour la sécurité énergétique de la Grande Terre et des îles.
L’électricité, pilier de la souveraineté calédonienne
Dans un territoire insulaire où chaque panne peut paralyser l’économie, l’équilibre du réseau électrique n’est pas une option, mais une nécessité absolue. Depuis plus de cinquante ans, Enercal veille à maintenir cette stabilité vitale. Sa mission est claire : acheter l’électricité produite, la transporter, et garantir à tous les Calédoniens un accès continu et équitable, de Nouméa jusqu’aux villages les plus isolés.
Cet équilibre repose sur un principe simple mais exigeant : la production doit être égale à la consommation à chaque seconde. Si la demande augmente brutalement, le système doit réagir instantanément. Si une centrale tombe, le réseau doit compenser. C’est ce pilotage en temps réel, assuré par le Bureau de Conduite Centralisée, qui permet aux ménages et aux entreprises de ne jamais être plongés dans le noir.
Des outils puissants pour un équilibre fragile
Face à l’essor des énergies renouvelables intermittentes, le défi devient plus complexe. Le solaire et l’éolien dépendent du ciel, non de la volonté humaine. Quand les nuages s’accumulent ou que le vent tombe, la production s’effondre. Enercal doit alors mobiliser ses moyens classiques pour éviter l’effondrement du réseau.
C’est pourquoi les centrales hydroélectriques de Yaté et Néaoua, ou encore les thermiques de Prony, Népoui et la CAT (centrale accostée temporaire) jouent un rôle essentiel. Ces machines tournantes garantissent la stabilité de la fréquence et de la tension. À cela s’ajoutent des innovations comme la batterie de régulation de Népoui, capable de compenser en quelques secondes une chute de production solaire.
Le SCADA, système de supervision en temps réel, surveille chaque paramètre technique du nord au sud. Et en cas de crise, des dispositifs exceptionnels entrent en jeu : contrats de délestage avec la SLN, plans de protection automatique, procédures d’urgence. Chaque jour, Enercal jongle avec une équation délicate : alimenter sans faillir foyers et entreprises.
Une régulation indispensable face aux dérives politiques
Le transport de l’électricité est un monopole encadré, confié à Enercal depuis 1972. Ce choix assure la péréquation tarifaire, principe républicain qui garantit à chaque Calédonien de payer le même prix, qu’il vive à Nouméa ou sur une petite île. Mais ce système est aujourd’hui fragilisé.
Car si Enercal transporte plus de 768 GWh/an sur 1 215 km de réseaux, il subit en parallèle des décisions politiques hasardeuses. Lorsque le gouvernement décide de ne pas répercuter les vrais coûts de production et de transport, Enercal se retrouve contrainte de vendre à perte. La différence, censée être compensée par une « composante de stabilisation », n’est tout simplement pas versée. Résultat : l’entreprise se retrouve étranglée, alors même qu’elle assure une mission vitale pour l’ensemble du pays.
Face à cela, une évidence s’impose : sans un gestionnaire de réseau solide, il n’y a pas d’avenir énergétique en Nouvelle-Calédonie. Enercal doit disposer des moyens financiers et techniques pour remplir sa mission, sans être pénalisée par les choix court-termistes d’une classe politique plus soucieuse du court terme que de la prévoyance.
Garantir la lumière dans chaque foyer, l’énergie pour chaque usine et la sécurité du réseau n’est pas seulement une question technique. C’est un choix de société. Les Calédoniens doivent pouvoir compter sur une infrastructure fiable, pilotée avec rigueur et responsabilité.
Au fond, la question est simple : voulons-nous une Nouvelle-Calédonie plongée dans le chaos énergétique, dépendante des caprices du climat et des décisions politiques, ou un territoire maître de son avenir électrique ? Avec Enercal, la réponse est déjà sur la table. Encore faut-il que la puissance publique assume ses responsabilités et donne à l’opérateur les moyens d’agir.