Seize ans après les faits, la justice a enfin tranché. Ce mardi 23 septembre, la cour d’assises de Nouvelle-Calédonie a condamné deux hommes à douze années de réclusion criminelle pour un viol en réunion commis à Thio, en 2009.
Un procès attendu depuis 16 ans
Les faits remontent à janvier 2009. Une jeune femme de 23 ans, étrangère à la tribu, avait été attirée dans une cabane lors d’une fête sous l’emprise d’alcool et de cannabis. Là, elle fut violée successivement par plusieurs hommes, avant de perdre connaissance. Longtemps silencieuse, elle avait finalement dénoncé les violences quelques années plus tard.
L’enquête, émaillée de multiples obstacles, aura duré plus d’une décennie : 14 gardes à vue, 8 mises en examen, des protagonistes décédés, d’autres écartés pour prescription ou faute de preuves. Ce n’est qu’au terme de cette longue procédure que deux accusés ont été renvoyés devant les assises.
La parole retrouvée de la victime
Aujourd’hui âgée de 39 ans, la victime a repris la parole à l’audience. Ses avocates ont salué le courage d’une femme « forte », marquée par une déshumanisation et une manipulation qui ont laissé des traces profondes. L’une d’elles a insisté :
« Ce qui lui est arrivé ne la définit pas. Ce procès doit être un signal : les viols en réunion restent trop fréquents en Nouvelle-Calédonie. »
À l’énoncé du verdict, un sourire de soulagement est apparu sur le visage de la victime, après seize années d’attente et de reconstruction.
La sévérité des assises
L’avocat général avait requis entre 12 et 15 ans de réclusion. Les jurés ont suivi la fourchette basse : 12 ans de prison ferme pour chacun des accusés, avec inscription au FIJAIS, le fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes. Les condamnés disposent désormais de dix jours pour interjeter appel.
Un verdict qui clôt un dossier lourd, mais qui rappelle surtout la nécessité d’une réponse ferme face aux violences sexuelles, longtemps passées sous silence.