Derrière chaque entreprise, il y a une histoire. Sudmag vous partage celle de la famille Oswald, à Païta, où la passion est née dans un garage, entre outils, bricolages et excellence. De l’atelier familial aux podiums internationaux, l’histoire d’Emmanuel Oswald et de son fils Guillaume, est celle d’une passion partagée pour le travail manuel et la métallerie. Ensemble, ils ont traversé les doutes, les défis et les épreuves, pour bâtir une entreprise locale et un avenir tourné vers la transmission, l’excellence et la reconstruction du pays.
Portrait croisé de ce père et de son fils qui ont bénéficié de Sud Jeunes pour consolider l’entreprise familiale.
Depuis l’enfance, Emmanuel Oswald aime « bricoler », « améliorer », « réparer ». Après un BTS agricole en métropole, puis un retour sur le territoire, il enchaîne les expériences : la fonction publique territoriale à l’aéroport de Tontouta, la menuiserie auprès de son beau-père, la construction de la maison familiale avec son frère… Autant d’étapes qui forgent ses compétences et nourrissent sa passion pour les travaux manuels et le bricolage. En 2013, il franchit le pas. Avec force et détermination, il crée son entreprise :
J’ai quitté mon emploi pour me mettre à mon compte. Je voulais être plus autonome et développer des activités manuelles. J’avais alors du matériel et un peu d’économies qui m’ont permis de me lancer. J’ai fait de ma passion mon métier
se souvient-il.
Un fils qui s’impose sur la scène mondiale
Quelques années plus tard, son fils, Guillaume, emprunte un chemin différent, avant de revenir à la même passion. Après une scolarité réussie à Païta, au collège Sainte-Marie puis au lycée Anova, il obtient son bac scientifique et intègre la prépa de Jules Garnier, se destinant à l’aéronautique. Mais aux côtés de son père, l’évidence s’impose :
J’étais souvent avec lui, avant de partir au lycée, quand je rentrais des cours et le week-end. Et j’aimais bricoler avec lui. J’ai donc décidé de changer complètement de voie. J’ai laissé la classe prépa pour un CAP dans la métallerie chez les Compagnons du Devoir.
S’ensuivent sept années d’apprentissage intense, de compétitions et d’excellence en métropole où Guillaume se perfectionne et se démarque : Meilleur apprenti de France en 2019, champion national aux Worldskills en 2022, puis médaillé de bronze aux mondiaux aux États-Unis. « C’était la plus belle expérience de ma vie, humainement et professionnellement », confie-t-il. Fort de ces belles aventures, Guillaume prend du recul par rapport à la compétition :
Je voulais apprendre à gérer un chantier de A à Z, faire un devis, prendre les côtes, faire les plans, être au contact du client et des fournisseurs. J’ai été chargé d’affaires pendant 2 ans. Puis j’ai décidé de rentrer, là où tout à commencé, pour poursuivre mes objectifs et mes projets.
Mai 2024 : le doute, puis la reconstruction
Les événements de mai 2024 viennent ébranler leurs certitudes : « Même si l’entreprise n’avait pas été directement impactée, il était difficile de vivre dans l’incertitude avec l’appréhension d’un arrêt brutal de l’activité et l’inquiétude de voir des années d’efforts réduits à néant. » explique Emmanuel Oswald. Guillaume, quant à lui, hésite encore :
J’en ai eu le souffle coupé…j’ai remis mes projets en question et me suis demandé si cela était raisonnable de revenir dans ce contexte politique instable.
Malgré le découragement, l’un comme l’autre décident d’avancer.
Il fallait continuer pour les clients, pour l’entreprise, pour ne pas ajouter des problèmes aux problèmes
assure le père.
Sud Jeunes : un tremplin pour l’avenir
Dans ce parcours de résilience, l’appui de la province Sud a été décisif. D’abord via une aide de trésorerie et le dispositif Sud Pro, qui permettent à Emmanuel d’améliorer son outil de travail. Puis grâce à Sud Jeunes, un dispositif qui allège les charges, donne confiance et ouvre des perspectives :
Cela a permis d’économiser et d’investir dans du matériel
souligne Emmanuel.
Ça m’a donné confiance et ça m’a aidé à me projeter
ajoute son fils.
Tous deux se disent « très satisfaits » du soutien reçu et saluent la compétence des équipes de la province Sud :
L’appui de la province Sud m’a donné de nouvelles perspectives pour développer mon activité. La mise en œuvre du dispositif avec le suivi des agents s’est bien passée et m’a permis d’avancer dans la construction de mon avenir.
assure Guillaume.
Construire, transmettre et croire en demain
Grâce à Sud Jeunes, Guillaume a rejoint l’entreprise T.E.O. de son père. Aujourd’hui, père et fils travaillent côte à côte, avec l’envie de développer la métallerie et de bâtir un projet solide. Emmanuel mise sur la continuité avec l’arrivée de son fils au sein de l’entreprise et Guillaume, lui, rêve déjà de transmettre à son tour aux jeunes, de les accompagner, pourquoi pas, jusqu’aux compétitions internationales.
Aujourd’hui, ils avancent, fiers de leur parcours, fiers d’avoir bâti ensemble :
Quand on arrive à créer quelque chose de stable, on est satisfait et fier. Et on n’a pas envie de tout perdre
assure Emmanuel.
Aujourd’hui l’activité redémarre doucement, mais reste fragile. Je reste quand même très motivé à participer à la reconstruction du pays. On marche tous dans le même sens et c’est stimulant. Je pense que c’est important, on en a besoin. J’espère pouvoir travailler dans un contexte politique stable. Travailler sans avoir peur, sans retenus pour investir et développer mon activité
conclut Guillaume.
Leur histoire est celle d’une passion partagée, d’un savoir-faire transmis de génération en génération, et d’un territoire qui croit en ses jeunes pour construire l’avenir.