Alors que deux guerres régionales secouent la planète, la mer apparaît plus que jamais comme un espace stratégique à sécuriser. La France muscle son arsenal avec une commande majeure pour sa marine nationale.
Une commande vitale pour la souveraineté maritime française
Le 26 septembre 2025, la direction générale de l’armement (DGA) a officialisé une nouvelle étape décisive pour la défense nationale. Elle a notifié à Dassault Aviation la commande de cinq Falcon 2000 LXS Albatros, destinés à rejoindre la marine nationale. Ces appareils viennent compléter les sept exemplaires commandés en 2020 dans le cadre du programme Avsimar.
Ce projet vise à moderniser en profondeur la flotte aéronavale française, en portant à douze le nombre total d’Albatros. Ces avions remplaceront progressivement les Falcon 50 M et les Falcon 200 Gardian, vieillissants mais encore déployés en Bretagne et dans le Pacifique. Leur retrait de service a commencé en 2025, confirmant la bascule vers une nouvelle génération d’appareils.
L’enjeu est clair : garantir la maîtrise de la mer, protéger les routes commerciales et assurer la défense maritime du territoire français, y compris dans ses zones ultramarines. Dans un contexte où la Chine, la Russie et d’autres puissances affichent leurs ambitions navales, la France n’a pas le droit au repli.
Un avion conçu pour la supériorité opérationnelle
L’Albatros n’est pas qu’un simple appareil de surveillance. Développé sur la base civile du Falcon 2000 LXS, il est profondément militarisé pour répondre aux exigences françaises. Ses capacités font la différence :
un rayon d’action supérieur de 10 à 30 % par rapport aux actuels avions de surveillance maritime ;
des équipements de pointe comme le radar SearchMaster de Thales ou la boule optronique Euroflir 410 de Safran ;
une architecture de mission pilotée par Naval Group, garantissant la cohérence du dispositif.
Doté d’une liaison satellitaire Satcom, l’Albatros dispose aussi d’outils de sauvetage indispensables : détecteur de balises de détresse, système de largage de canots de survie et marqueurs fumigènes. Sa mission est double : protéger et surveiller, mais aussi secourir les populations en cas de catastrophe naturelle. Une polyvalence qui illustre la vision française d’une marine au service à la fois de la défense et de l’action de l’État en mer.
Le premier vol de l’Albatros, réalisé avec succès en janvier 2025, a confirmé le potentiel de l’appareil. Les essais en cours, menés sur le site d’Istres par la DGA, doivent aboutir à une première capacité opérationnelle dès fin 2026.
Un investissement qui soutient l’industrie française
Derrière cette commande, il y a aussi une réalité économique. Chaque avion, militarisé à Mérignac puis finalisé dans les usines partenaires, mobilise des centaines d’ingénieurs, techniciens et ouvriers. La commande de cinq nouveaux appareils permet ainsi de pérenniser une centaine d’emplois directs chez Dassault Aviation et de soutenir la filière aéronautique nationale.
Au-delà de Dassault, ce sont Thales, Safran et Naval Group qui participent à ce chantier d’excellence. L’écosystème industriel français prouve une fois de plus sa capacité à livrer des technologies de pointe, à un moment où l’Europe peine encore à se doter d’outils stratégiques communs.
La seconde phase du programme Avsimar, déjà en préparation, prévoit l’intégration de moyens complémentaires, notamment de type drones, pour atteindre un objectif de couverture maritime totale. Avec les Albatros, la France envoie un signal clair : elle entend rester une puissance navale mondiale, indépendante et respectée.
En choisissant de renforcer la flotte aéronavale, la France assume ses responsabilités de puissance maritime. Les Falcon 2000 LXS Albatros symbolisent une volonté politique forte : protéger ses mers, ses citoyens et ses intérêts stratégiques. Loin des discours de déclin, cette commande illustre combien l’excellence industrielle française et la souveraineté militaire demeurent indissociables.