Depuis près d’un siècle, le site de Tomo réunit des milliers de fidèles dans une ferveur intacte. Cette année, le rendez-vous spirituel prend une forme inédite, condensée en une journée.
Une tradition catholique enracinée en Nouvelle-Calédonie
Le pèlerinage de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face à Tomo est l’un des rendez-vous religieux les plus suivis de Nouvelle-Calédonie. Depuis 94 ans, il attire chaque début d’octobre des fidèles venus de toute la Grande Terre et des Îles Loyauté. Ce rassemblement dépasse le cadre d’une simple manifestation religieuse : il incarne l’attachement des Calédoniens à leur héritage chrétien et au rôle central de l’Église catholique dans la vie sociale.
Cette année, les pèlerins ne marcheront qu’une seule journée, le dimanche 5 octobre, avant de converger vers le site de Tomo. L’annonce, faite par la paroisse de Païta, vise à concentrer les énergies et à garantir la sécurité des fidèles. Les départs sont fixés dès 6 h du matin aux ponts de Tontouta (Sud) et de la Ouenghi (Nord), rappelant l’importance de la marche comme acte de foi et de pénitence.
Un programme spirituel et populaire
Tout au long de la journée, Tomo vivra au rythme des temps forts religieux. De 8 h à midi, les confessions permettront aux pèlerins de se préparer intérieurement. À 10 h, l’adoration du Saint-Sacrement donnera à chacun l’occasion de se recueillir. Le partage du repas, prévu à 11 h 30, renouera avec la convivialité propre aux rassemblements calédoniens.
L’après-midi sera marquée par des animations et un chapelet médité avant l’événement central : la grande messe célébrée à 15 h par Mgr Susitino Sionepeo, archevêque de Nouméa. Ce moment constitue le sommet spirituel du pèlerinage, attendu avec ferveur par des milliers de fidèles. L’accueil des bénévoles de l’association sera complété par un service de restauration proposant plats et boissons.
Foi, identité et transmission
Le pèlerinage de Tomo est bien plus qu’un rassemblement liturgique. Il exprime la continuité d’une foi enracinée en Nouvelle-Calédonie depuis plus d’un siècle. À une époque marquée par l’individualisme et le repli sur soi, ce rendez-vous collectif rappelle l’importance du lien communautaire, de la tradition et de la fidélité à la foi chrétienne.
Les organisateurs insistent sur un message clair : pour des raisons de sécurité, il est recommandé de ne marcher que le dimanche. Cet appel à la prudence n’enlève rien à la dimension spirituelle, bien au contraire : il recentre le pèlerinage sur l’essentiel, la rencontre avec le Christ à travers l’exemple de Sainte Thérèse de Lisieux, patronne des missions et modèle d’humilité.
À travers ce 94ᵉ pèlerinage, la Nouvelle-Calédonie réaffirme son ancrage spirituel et culturel. Dans un monde où la foi recule souvent sous la pression du relativisme, les Calédoniens montrent qu’ils restent fidèles à leurs racines chrétiennes, fiers de les célébrer ensemble.