L’enseignement catholique en Nouvelle-Calédonie tire la sonnette d’alarme. Sans financement équitable, ses 23 000 élèves risquent de se retrouver face à une impasse dramatique.
Une institution en danger face à l’inaction politique
Depuis plusieurs mois, la Direction diocésaine de l’Enseignement catholique (DDEC) multiplie les alertes. Malgré les promesses et la reconnaissance du rôle central de l’enseignement catholique en Nouvelle-Calédonie, aucun engagement écrit ni garantie financière solide n’ont été fournis par les autorités. Résultat : à quelques mois de la fin de l’année, il manque 630 millions de francs CFP pour assurer la survie des services scolaires, notamment la restauration et l’hébergement.
Ce chiffre n’est pas anodin : derrière lui, ce sont des milliers de familles qui pourraient se retrouver privées de leur liberté de choix éducatif.
La marche pacifique du 12 mai 2023 avait rassemblé près de 7 000 personnes et conduit à l’adoption de la délibération n°360, censée sécuriser les financements. Pourtant, sur le terrain, la réalité est tout autre : versements incertains, contributions inexistantes, taux de référence insuffisants. L’écart entre les annonces et les faits est devenu insupportable.
Un enjeu de liberté et d’égalité de traitement
Ce bras de fer budgétaire ne se limite pas à une bataille de chiffres. C’est une question de liberté fondamentale : celle des parents de choisir une éducation conforme à leurs valeurs.
Aujourd’hui, l’enseignement catholique scolarise environ 23 000 élèves, soit près d’un tiers des effectifs du pays. Pourtant, il continue d’être traité comme une variable d’ajustement par les pouvoirs publics.
L’enseignement public bénéficie de financements assurés et réguliers. Pourquoi les familles de l’enseignement catholique devraient-elles être pénalisées ?
La DDEC rappelle que ses établissements assurent une mission d’intérêt général, identique à celle du public : former les enfants de Nouvelle-Calédonie, transmettre un savoir, garantir l’avenir du pays.
Les priver de moyens financiers équitables revient à les reléguer au second plan, en contradiction totale avec le principe républicain d’égalité.
La situation actuelle menace la cohésion sociale. Si rien n’est fait, ce sont les familles modestes, attachées à l’enseignement catholique, qui seront les premières victimes. Une injustice de plus dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions économiques et sociales.
Une mobilisation décisive le 9 octobre
Face à l’urgence, la DDEC appelle à un grand rassemblement pacifique le jeudi 9 octobre 2025 dès 7 h 30 devant le Congrès de la Nouvelle-Calédonie.
Ce jour-là seront étudiées les conditions d’utilisation des fonds supplémentaires accordés par l’État. Les familles, les enseignants et les élèves sont invités à faire entendre leur voix pour exiger un financement stable, juste et durable.
Le message est clair : sans soutien équitable, l’enseignement catholique ne pourra pas poursuivre sa mission. L’avenir de 23 000 élèves dépend directement des décisions politiques qui seront prises dans les prochains jours.
Dans une société où l’État de droit repose sur la pluralité éducative, sacrifier une telle institution serait une faute historique.
Ce combat dépasse les clivages partisans. Il s’agit de défendre une part essentielle de l’identité calédonienne : un héritage chrétien, un avenir commun, et surtout la liberté des familles.
La mobilisation du 9 octobre sera donc bien plus qu’un simple rassemblement : ce sera un acte de résistance citoyenne face à l’indifférence des décideurs.