Deux mois de répit, et un soupir collectif. En septembre, les prix à la consommation ont reculé de 1,2 %, selon l’ISEE. Une première vraie accalmie depuis le début de l’année. Mais derrière la détente des chiffres, un constat : la vie chère n’a pas disparu, elle s’est simplement mise en pause.
Les soldes font chuter les prix, pas les dépenses
Les soldes d’hiver ont fait leur œuvre.
Les vêtements (-9,2 %), le mobilier (-10 %), les chaussures (-5,6 %) et les produits high-tech (-7 %) tirent la courbe vers le bas. Les prix des voitures d’occasion reculent aussi (-0,9 %), preuve d’un marché qui tourne au ralenti.
En clair : les prix baissent parce que les Calédoniens n’achètent plus. Et non l’inverse. Sur un an, les produits manufacturés chutent de 4,5 % : un signe de déflation dans les biens de consommation.
Alimentation : moins chère, mais pas pour tout le monde
C’est la bonne surprise du mois : les prix alimentaires baissent de 1 %, tirés par l’effondrement des légumes (-10,3 %). Mais tout ne suit pas : huiles (+2,7 %), produits sucrés (+1,5 %) et poissons (+1,2 %) continuent d’augmenter.
Résultat : les familles modestes sentent à peine la différence. L’inflation alimentaire reste positive sur un an (+0,9 %), preuve que le panier du quotidien reste le cœur du problème.
L’énergie calme le jeu, mais le gazole flambe
Après plusieurs mois de hausse, le poste énergie recule légèrement (-0,4 %). Mais le gazole continue de grimper (+1,6 %) à 140,9 F/L, pendant que l’essence redescend à 154,7 F/L. Le gaz et l’électricité restent stables, sans vraie détente sur les factures. Une fois encore, ce sont les automobilistes et les foyers périurbains qui trinquent.
Les ménages modestes : premiers frappés, derniers soulagés
L’ISEE le confirme : pour les 20 % de ménages les plus modestes, la baisse des prix est de –1,1 % en septembre, presque identique à la moyenne. Mais sur un an, leur inflation atteint +1,2 %, contre +0,3 % pour l’ensemble des ménages.
En clair : la pause statistique ne compense pas les mois de galère.
Résumé chiffré
Analyse
Les prix se calment, mais pas la tension. La consommation se replie, les revenus stagnent, et la fracture sociale s’élargit. Cette accalmie des chiffres cache une réalité plus dure : l’économie calédonienne reste en respiration artificielle. Pour les foyers modestes, la baisse des prix n’est pas une embellie — c’est juste un sursis.