La Nouvelle-Calédonie renforce son bouclier numérique. Sous l’impulsion conjointe de l’État et du gouvernement calédonien, une stratégie territoriale de cybersécurité émerge, alliant moyens, formation et souveraineté technologique.
Un État protecteur face à la montée des cybermenaces
Sous la présidence du haut-commissaire Jacques Billant et du président du gouvernement calédonien, Alcide Ponga, le premier comité de pilotage de la cybersécurité a marqué une étape décisive.
Objectif : coordonner les acteurs publics et privés pour renforcer la résilience numérique du territoire.
Nous avons devant nous une responsabilité commune : celle de bâtir une cybersécurité solide et pérenne pour garantir la protection de nos données sensibles, a déclaré Jacques Billant.
En 2024, 22 enquêtes cyber ont été menées par les forces de l’ordre, illustrant la montée en puissance des attaques. En réponse, une antenne locale de l’Office anti-cybercriminalité de la Police nationale a vu le jour, tandis que la gendarmerie a renforcé ses moyens de détection.
L’État assume pleinement son rôle de garant de la sécurité numérique du territoire, refusant de céder aux logiques de dépendance technologique ou de laisser-faire.
La cybersécurité devient ainsi un pilier de la souveraineté nationale dans le Pacifique.
Des investissements concrets pour protéger les infrastructures calédoniennes
Les vulnérabilités des infrastructures publiques et économiques exigent des réponses solides. Dix bénéficiaires calédoniens – issus des domaines publics, hospitaliers et économiques – viennent de suivre des parcours de sécurité financés à hauteur de 10,7 millions de F.CFP dans le cadre du plan France Relance.
Ces formations, centrées sur la prévention, la détection et la réaction en cas d’attaque, visent à renforcer la résilience opérationnelle des acteurs stratégiques.
Le plan France 2030, piloté par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), prolonge l’effort avec de nouveaux parcours de formation pour l’OPT-NC et la province Nord, également financés à hauteur de 10,7 millions de F.CFP.
Enfin, 47,7 millions de F.CFP supplémentaires viennent pérenniser le Centre cyber du Pacifique, créé en 2023 par le gouvernement local avec l’appui de l’État.
Ce centre joue un rôle central dans la veille, la coordination et la réponse rapide aux incidents cyber.
La France s’affirme comme puissance numérique régionale
En soutenant activement la Nouvelle-Calédonie, la France confirme sa volonté d’être un acteur clé de la cybersécurité dans le Pacifique.
L’ANSSI représente le pays au sein du Pacific Cyber Security Operational Network, principal réseau régional dédié à la lutte contre la cybercriminalité.
Cette présence française dans les structures de coopération numérique régionale n’est pas symbolique : elle incarne une diplomatie d’influence et de protection, au service de la stabilité et de la sécurité des États partenaires.
Dans une région où les enjeux géopolitiques et technologiques s’entremêlent, la maîtrise de la cybersécurité devient un instrument de puissance.
Pour la France, il ne s’agit plus seulement de protéger ses infrastructures, mais aussi de défendre sa souveraineté numérique face aux puissances concurrentes.
La cybersécurité calédonienne s’impose désormais comme un modèle de collaboration entre l’État, les collectivités et les acteurs privés.
Au-delà des chiffres, ce plan illustre une ambition claire : faire de la Nouvelle-Calédonie un bastion numérique français dans le Pacifique, capable de résister aux menaces, de protéger ses citoyens et d’affirmer la présence stratégique de la France dans la région.