Un symbole fort, passé presque inaperçu à Nouméa. À New York, le Comité spécial de décolonisation (C24) a donné un signal clair : le Pacifique regarde désormais vers Bouigval, pas vers le FLNKS.
Le tournant diplomatique du Pacifique
Pendant des décennies, les pays mélanésiens ont servi de caisse de résonance aux discours indépendantistes calédoniens. Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu : tous appuyaient la cause du FLNKS dans les couloirs de l’ONU. Mais l’histoire bascule.
Lors du C24, la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), alliée historique du mouvement, a salué l’accord de Bougival et les efforts de la France pour « une solution politique durable ». Le message est limpide : le Pacifique reconnaît le chemin de la responsabilité et de la paix.
Autrement dit, le temps des slogans révolutionnaires est terminé, celui de la stabilité et du développement a commencé.
Le Groupe Fer de Lance Mélanésien (MSG) choisit la raison
Même constat du côté du MSG, structure régionale longtemps perçue comme le bastion diplomatique du FLNKS. Son président fidjien, prenant la parole devant la Quatrième Commission de l’ONU, a tenu à saluer la feuille de route signée à Bougival.
Il a rappelé que les missions envoyées par le Forum des îles du Pacifique avaient contribué au retour de la paix après les émeutes du 13 mai, et que la solution devait désormais :
refléter la volonté de toutes les communautés
Ce n’est plus un soutien militant au FLNKS : c’est un appel à la coopération entre toutes les composantes du pays.
Dans le langage diplomatique du Pacifique, c’est une petite révolution.
La fin du monopole victimaire du FLNKS
Ce basculement révèle une vérité simple : les États souverains du Pacifique savent mieux que quiconque ce que signifie gérer un pays dans un monde en crise. Inflation, dette, climat, sécurité régionale : tous affrontent les mêmes défis.
Alors, quand ils voient un mouvement politique calédonien rejeter le compromis de Bougival, ils ne voient plus des héros de la décolonisation, mais des enfants gâtés incapables d’assumer la réalité.
L’ONU, autrefois tribune du FLNKS, devient la tribune de la réalité : celle d’un Pacifique lucide, solidaire, et fatigué des discours figés dans le passé.