Chaque 24 octobre, le monde célèbre la Journée des Nations Unies, commémorant l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies en 1945. Cette date n’est pas qu’un simple anniversaire : elle rappelle les défis universels de paix, de développement et de coopération internationale. Dans cet article, nous reviendrons sur l’origine, les enjeux actuels et l’articulation de cette journée pour la Nouvelle-Calédonie.
L’origine et la portée de la Journée des Nations Unies
La Journée des Nations Unies a été instituée en 1947 par l’Assemblée générale, pour rappeler la naissance officielle de l’ONU en 1945, date de l’entrée en vigueur de la Charte des Nations unies. La résolution 2782 de 1971 recommande de célébrer cette journée comme un jour férié dans tous les États membres.
Un symbole engagé
Cette journée est un vecteur de sensibilisation : l’ONU invite les États membres, les organisations non gouvernementales, les écoles, les médias à organiser des événements, conférences, expositions, spectacles, débats, afin de valoriser les objectifs, les réalisations et les défis de l’Organisation.
Chaque année, un thème est proposé (par exemple « Agissons ensemble pour la paix, le développement durable et la dignité humaine » pour 2024) pour cadrer les activités et stimuler l’engagement citoyen.
La Journée et le droit international
Le 24 octobre n’est pas seulement une célébration : il a été choisi aussi pour le poids juridique et symbolique qu’il porte. En 1970, l’Assemblée générale de l’ONU adopta la résolution 2625 (XXV), dite « Déclaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États » document clé qui formalise notamment le principe d’autodétermination.
Par ce texte, l’ONU affirme que tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes, un concept encore central dans les débats contemporains de décolonisation.
Défis actuels de l’ONU
L’ONU affronte des critiques : bureaucratie, manque d’efficience dans les conflits, pouvoir de veto des membres permanents du Conseil de sécurité, insuffisance du financement. Néanmoins, elle demeure une arène indispensable pour les réponses globales, climat, santé, réfugiés, droits humains où la coopération multilatérale est quasi inévitable.
Manifestations internationales
Au siège de l’ONU à New York, la Journée est marquée par des allocutions du Secrétaire général et du Président de l’Assemblée générale, des performances culturelles, l’exposition des drapeaux des États membres, des rencontres publiques.
Des villes dans le monde (comme Genève) pavoisent bâtiments et ponts aux couleurs de l’ONU et organisent des concerts et événements symboliques.
Le statut de la Nouvelle-Calédonie aux Nations Unies
La Nouvelle-Calédonie a été inscrite parmi les territoires non autonomes par les Nations Unies dans les années 1946–1947, dès les débuts du mandat onusien sur la décolonisation.
Chaque année, la 4ᵉ Commission de l’Assemblée générale examine la question calédonienne : les représentants indépendantistes et anti-indépendantistes exposent leur diagnostic devant les Nations Unies et un projet de résolution est systématiquement adopté, plaidant pour le dialogue et la poursuite du processus.
Le contexte politique local
La question du statut de la Nouvelle-Calédonie continue de diviser : indépendance pour certains, maintien dans la France pour d’autres. En 2025, l’Accord de Bougival a tenté de renouveler des perspectives de sortie de conflit tout en soulignant les fragilités du compromis politique.
La participation à la 4ᵉ Commission est souvent considérée comme un moment clé pour exprimer les aspirations kanak ou ultramarines devant l’arène internationale.
Symbolique de la Journée
Pour les habitants de la Nouvelle-Calédonie, le 24 octobre est une occasion de rappeler que leur destin politique n’est pas qu’une affaire locale : il s’inscrit dans un cadre international, où les principes d’autodétermination et de décolonisation sont codifiés.
Cette journée peut servir à raviver le débat, rendre visibles les attentes, mobiliser la société civile locale, tout en invitant les acteurs internationaux (ONU, pays voisins, métropole) à ne pas oublier cette situation.
Le 24 octobre est bien plus qu’une date commémorative mondiale : c’est une opportunité de conjuguer les actions locales et les ambitions globales. Tandis que l’ONU tente de rester pertinente face aux défis contemporains, la Nouvelle-Calédonie y puise un cadre pour défendre son histoire et ses aspirations politiques. Ce jour invite à penser l’unité dans la diversité et à réinterroger la route vers la paix, la justice, l’autodétermination.















