J’ai voulu profiter du week-end.
J’ai regardé les infos locales.
J’ai compris que j’avais trop de choix.
Entre la fête du cochon, le salon du BTP et Patrick Bruel, j’ai paniqué.
J’ai hésité entre les saucisses et les chansons.
J’ai failli choisir les saucisses.
Mais j’ai vu qu’il y avait aussi un concours d’éloquence.
Cinq minutes pour convaincre un jury.
J’ai pensé à ma vie.
J’ai réalisé que j’étais éligible.
Sinon, il y avait le salon Bat Expo.
Des cabanons, des poulaillers et des devis.
Les gens disaient “c’est sympa, c’est local”.
J’ai compris que le bonheur, c’était un devis signé.
À l’hippodrome, les chevaux sautaient.
Les cavalières parlaient d’amitié et de performance.
Moi, je pensais à mon dernier entretien d’embauche.
Même énergie. Moins de crinière.
Pendant ce temps, les élus validaient 45 milliards de francs de budget.
Personne n’a applaudi.
Ce n’était pas un concert.
À Pouébo, c’était la fête du fleuve.
À Poya, celle de la cochonnaille.
À Nouméa, un championnat de Scrabble.
Des gens jouaient à “porc”, d’autres à “mot”.
La diversité culturelle, quoi.
J’ai aussi appris que Maxime Grousset avait encore gagné.
Il nage vite.
Très vite.
Assez vite pour ne pas entendre les infos locales.
À la télé, on parlait de diplomatie aux Fidji.
De maintien de la paix à Gaza.
J’ai trouvé ça noble.
Et un peu ironique, quand on se bat pour une place de parking à Carrefour.
Puis j’ai vu qu’Astérix était de retour.
41ᵉ album.
Toujours en guerre.
Toujours petit.
Toujours résistant.
J’ai souri.
J’ai regardé ma semaine.
J’ai vu des réunions, un devis pour des stores et un cabanon en attente.
J’ai compris que j’étais devenu un adulte.
Un adulte qui compare les prix des stores en aluminium.
Le soir, j’ai hésité entre Bruel et Netflix.
J’ai choisi Netflix.
C’était moins nostalgique.
Et j’ai chanté “Place des grands hommes” tout seul dans mon salon.
Bref.














