Les beaux jours reviennent, et avec eux, la tentation du lagon et des îlots. Mais avant d’allumer le barbecue ou d’amarrer le bateau, mieux vaut connaître les règles.
Lagon en danger : la province Sud fixe des règles strictes
Quand le soleil tape sur les eaux turquoise, les Calédoniens affluent sur les îlots du Grand Nouméa. Ce petit paradis, symbole d’un art de vivre à la française sous les tropiques, attire chaque week-end des centaines d’embarcations. Mais ce coin de liberté n’est pas une zone de non-droit.
La province Sud rappelle chaque année une réglementation claire, souvent ignorée : les feux ne sont autorisés qu’au charbon, à des fins alimentaires, et sur des zones sans végétation. Pas de feu de bois, pas de branches coupées, pas de barbecue improvisé dans la nature.
Cette vigilance ne doit rien au hasard. Parce que la saison chaude est aussi celle des incendies. Une étincelle mal maîtrisée, et c’est tout un écosystème qui part en fumée. Le règlement est sans ambiguïté : tout feu non conforme peut coûter jusqu’à 90 000 francs d’amende. Et si le risque « feu » est classé orange ou rouge par Météo.nc, tout usage du feu est strictement interdit.
Cette rigueur ne relève pas du hasard. Elle s’appuie sur un arrêté clair, HC/CAB/DSC n°79 du 24 août 2012, et sur une logique de prévention : mieux vaut interdire que réparer.
Des îlots sous pression : trop de monde, trop de dégâts
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : il existe désormais environ un bateau pour dix habitants en Nouvelle-Calédonie. Une statistique qui en dit long sur la fréquentation croissante du lagon. Chaque week-end, des centaines de plaisanciers prennent la mer, souvent sans mesurer l’impact de leur passage. Résultat : les îlots s’érodent, la faune fuit, les coraux meurent.
Pourtant, la province Sud a tout prévu. 120 mouillages sont installés et entretenus chaque année pour un budget de 5 millions de francs. Objectif : éviter l’usage des ancres qui détruisent les herbiers et les fonds marins. Ces efforts doivent être respectés, car en quelques minutes, une ancre peut raser 100 m² de corail.
Les règles sont simples :
On n’amène pas son chien. Les oiseaux marins nichent au sol, et leur tranquillité est vitale.
On ne coupe ni ne ramasse de bois. Le sol des îlots est fragile.
On ramène ses déchets. Rien n’est plus triste qu’un sac plastique flottant au milieu du lagon.
On évite la sono, les feux d’artifice et les moteurs bruyants. Respect du calme et de la nature.
Ce n’est pas du puritanisme écologique. C’est du bon sens. Protéger les îlots, c’est protéger notre identité. La liberté, ici, s’exerce dans le respect du lieu.
Discipline, responsabilité et bon sens : le triptyque calédonien
L’exécutif provincial ne s’y trompe pas : le civisme est le premier des écogestes. Là où certains prônent la victimisation écologique ou la culpabilité collective, la province Sud choisit la responsabilité individuelle.
Chaque plaisancier est responsable de son mouillage, de son feu et de ses déchets. Ce n’est pas à l’administration de tout surveiller : à chacun de faire preuve de maturité.
En mer, la liberté n’existe que parce qu’il y a des règles.
La faune marine, les oiseaux, les coraux ne se défendent pas : c’est à nous de le faire. Et cela passe par le respect du règlement, pas par des discours creux.
Le message est simple : on ne nourrit pas les animaux, on ne vide pas ses poissons sur la plage, on ne jette pas ses mégots dans le sable. Des gestes élémentaires, mais décisifs.
Sur le plan sécuritaire, les instructions sont claires :
Toujours mouiller sur sable ou sur bouée.
Toujours vérifier l’état du corps-mort.
Toujours anticiper les rafales de vent au-delà de 20 nœuds.
Et surtout, prévenir les pompiers (18) à la moindre fumée suspecte. Le lagon est beau parce qu’il est fragile. Le préserver, c’est une question d’honneur.
La province Sud mène une politique exemplaire : allier liberté et responsabilité. C’est la meilleure tradition républicaine : celle d’une collectivité qui protège sans infantiliser. Les mouillages entretenus, les contrôles environnementaux, les sanctions en cas de feux illégaux, tout cela forme un cadre clair.
Ce cadre, certains le jugeront contraignant. Pourtant, il est le prix à payer pour conserver ce joyau calédonien.
Le lagon n’appartient à personne, mais il dépend de chacun.
La vraie liberté, ce n’est pas de faire n’importe quoi sur un îlot. C’est de savoir se maîtriser.
Alors, avant de charger le charbon, de sortir le bateau ou de jeter l’ancre, souvenons-nous :
le lagon se respecte, ou il disparaîtra.
Consultez ci-dessous la liste des îlots concernés par ce dispositif de protection pour savoir en temps réel s’ils sont accessibles ou interdits au public :
https://www.province-sud.nc/environnement/ilots/ilots-accessibles-au-public-en-temps-reel/















