Dans la commune de Dumbéa comme dans l’ensemble du Grand Nouméa, l’eau potable distribuée par la Calédonienne des Eaux (CDE) est soumise à une vaste opération de nettoyage des réservoirs et à des purges du réseau annoncées cette dernière semaine. Certains habitants expriment leur inquiétude : « ne plus consommer l’eau du robinet », acheter de l’eau en bouteille, et se demandent si le surcoût sera déduit des factures d’eau.
Un nettoyage annoncé mais une communication partielle
La CDE informe « que la semaine dernière, c’était le nettoyage des réservoirs et cette semaine une purge des réseaux ». Le guide de la DASS-NC rappelle que lors de travaux d’entretien (réservoirs, canalisations), la qualité de l’eau peut varier, et que des analyses bactériologiques doivent être menées pour garantir la potabilité.
Factuel : La mesure de la potabilité dépend de paramètres physico-chimiques et microbiologiques (chlore résiduel libre, E. coli, turbidité…).
Mais : La CDE ne semble pas préciser publiquement l’étendue des secteurs concernés, les durées exactes de non-consommation ou le mode d’information individualisé.
Les habitants pris en charge ou pas ? Une facture en suspens
Un consommateur s’interroge :
Et donc ils nous conseillent de consommer de l’eau en bouteille … Est-ce que ce coût nous sera déduit sur nos factures prochaines ?
Une question légitime, mais à ce jour : aucune annonce publique de réduction tarifaire ou de dédommagement n’a été publiée sur le site de la CDE ou des autorités territoriales.
Enjeux réglementaires :
- Le service de l’eau potable est un service public délégataire.
- En cas de qualité non conforme ou interruption, des mécanismes de compensation peuvent exister mais ne sont pas systématiques.
- Le guide de la DASS-NC indique qu’une eau « non conforme » impose l’information des consommateurs et la mise en œuvre de mesures correctives.
Constat : Sans communication claire sur les modalités de compensation, les habitants restent dans l’attente et l’incertitude.
Impact financier et social pour les usagers
- Achat d’eau en bouteille : pour un foyer contraint d’acheter plusieurs bidons par semaine, l’addition peut grimper fortement.
- Un sentiment d’injustice : « On paye déjà nos factures, et maintenant en plus on achète de l’eau ? »
- Risque sanitaire : même si aucun incident majeur n’est annoncé, la dégradation temporaire de la qualité de l’eau suscite une perte de confiance.
En Nouvelle-Calédonie, environ 95 % de la population du Grand Nouméa est raccordée au réseau d’eau potable. Un dysfonctionnement qui peut affecter donc un grand nombre d’usagers.
La situation de l’eau potable à Dumbéa met en lumière un double défi : technique (nettoyage des réservoirs, purges, analyses) et économique/social (coûts pour les habitants, nécessité d’une communication transparente). Tant que la question du « coût déduit-il des factures ?» reste sans réponse, la confiance risque de s’éroder. Il appartient à la CDE et aux autorités de publier un bilan clair, d’informer précisément les usagers concernés et de préciser les mesures de compensation afin que le droit à l’eau ne devienne pas une charge supplémentaire pour les foyers.















