À Yahoué, des parents racontent avoir trouvé des tas de canettes et de bouteilles vides devant l’école maternelle après le week-end. À Magenta plage, d’autres dénoncent une situation devenue insupportable : poubelles débordantes, restes d’anniversaires, chiens laissés sans laisse et crottes non ramassées. Entre les habitants, les promeneurs et les autorités, le partage des responsabilités fait débat.
Un espace public laissé à l’abandon
À Yahoué, le même scénario se répète chaque lundi matin : les parents découvrent les restes de soirées alcoolisées devant l’école de leurs enfants. Les déchets jonchent les trottoirs, donnant l’image d’un lieu négligé où la propreté dépend du bon vouloir de quelques bénévoles. À Magenta, les passants décrivent un bord de mer transformé en décharge improvisée, envahi par les restes de pique-niques et les poubelles débordantes. Certains parlent même de “plage-poubelle” pour qualifier l’endroit après les fêtes du week-end.
Les témoignages s’enchaînent et traduisent une même colère. Un père de famille raconte qu’il a ramassé lui-même les bouteilles vides devant l’école de son fils en ajoutant qu’il faut respecter nos enfants. Une autre évoque Magenta et ses ordures partout, disant que le week-end c’est noir de monde et c’est dégueulasse. D’autres dénoncent l’attitude de certains propriétaires de chiens : les crottes traînent partout alors que c’est interdit sur les panneaux. Enfin, plusieurs personnes appellent à regarder d’abord devant sa porte avant de juger les autres, estimant que le problème est collectif et non seulement institutionnel.
Responsabilité partagée et absence de contrôle
Pour une partie de la population, les coupables sont les usagers du week-end qui laissent derrière eux les traces de leurs fêtes sans se soucier des autres. Pour d’autres, ce sont les riverains qui promènent leurs animaux en ignorant les règles de propreté. Les autorités locales sont également pointées du doigt pour leur manque de contrôle et de suivi. Certains réclament des amendes systématiques pour les contrevenants, d’autres insistent sur la responsabilité individuelle. Beaucoup demandent une présence municipale renforcée le dimanche soir et une collecte plus régulière dans les zones très fréquentées.
Les citoyens appellent à des solutions concrètes et rapides : plus de bacs disponibles, ramassage adapté aux horaires d’affluence, meilleure signalisation et contrôles visibles. Plusieurs rappellent que la propreté n’est pas seulement une affaire de moyens mais de comportement. Ramasser ses déchets, tenir son chien, respecter les lieux publics : autant de gestes simples qui, répétés, changeraient durablement le visage des quartiers et des plages du Grand Nouméa.
Ces appels répétés montrent une même lassitude face à la dégradation du cadre de vie. Derrière les mots parfois durs, c’est un cri d’amour pour le territoire que lancent la population. Car il ne s’agit pas seulement de saleté mais de respect collectif, celui qu’on doit à ses voisins, à ses enfants et à son île. À Yahoué comme à Magenta, la demande est claire : un sursaut de civisme, sans excuses ni demi-mesures.















