Alors que Pékin multiplie les incursions navales autour du Japon, Washington resserre ses rangs avec Séoul et Tokyo. Le porte-avions américain USS George Washington vient d’arriver à Busan, après plusieurs jours d’exercices conjoints avec les forces japonaises.
Un retour remarqué dans les eaux sud-coréennes
C’est une première depuis le début du mandat du président Lee Jae Myung : le Carrier Strike Group 5 américain fait escale en Corée du Sud. Autour du fleuron USS George Washington (CVN-73), on retrouve le croiseur USS Robert Smalls et les destroyers USS Milius et USS Shoup.
Objectif : recharger les stocks, offrir un temps de repos aux équipages, mais surtout afficher une solidarité stratégique avec Séoul.
Selon la marine sud-coréenne, cette visite vise à « renforcer les échanges et la coopération » et à solidifier la posture de défense commune.
Le dernier passage d’un groupe aéronaval américain dans la région remonte à mars, avec le USS Carl Vinson.
Ce déploiement du George Washington marque le retour visible de la puissance navale américaine dans un Pacifique sous tension.
Des exercices d’envergure avec le Japon et ses alliés
Avant d’accoster à Busan, le porte-avions américain a participé à une série d’exercices navals avec la Japan Maritime Self-Defense Force (JMSDF).
Les manœuvres, menées du sud de Shikoku jusqu’à la mer de Chine orientale, ont impliqué notamment le destroyer japonais JS Haguro.
Ces entraînements conjoints, qualifiés de « tactiques et multilatéraux », ont permis d’affiner la coordination entre commandants et de montrer la capacité d’interopérabilité face à toute tentative de « changement unilatéral du statu quo par la force ».
En parallèle, le Japon a également organisé l’exercice Nichi-Gou Trident 25-4 avec l’Australie, mobilisant destroyers, sous-marins et patrouilles maritimes.
Canberra et Tokyo entendent ainsi consolider leur partenariat stratégique pour sécuriser la zone Indo-Pacifique.
Pékin sous surveillance permanente
Pendant que les alliés multiplient les démonstrations de force, le Japon suit à la trace la marine chinoise (PLAN).
Un destroyer chinois, le CNS Taiyuan (131), a été repéré dans le détroit d’Osumi, tandis qu’un navire de surveillance Kaiyangxing (796) poursuit une circumnavigation complète du Japon.
Le nouveau ministre de la Défense japonais, Shinjiro Koizumi, a dénoncé sur le réseau X « l’intensification rapide des activités militaires chinoises » autour du pays.
Face à ce déploiement continu, Tokyo maintient une vigilance de tous les instants, appuyée par ses alliés américain et australien.
Dans cette partie d’échecs navale, l’Indo-Pacifique devient chaque jour un peu plus le théâtre d’une rivalité globale, où la liberté de navigation est devenue une arme diplomatique.















