Dans un paysage institutionnel en pleine recomposition, une figure monte, assume et ne s’excuse pas.
La droite calédonienne avance une nouvelle voix déterminée : celle de Naïa Wateou, 41 ans.
La droite solide : Wateou entre au gouvernement, Santa quitte la scène
À 41 ans, Naïa Wateou franchit un cap majeur dans sa trajectoire politique. Élue depuis 2019 sur la liste Avenir en Confiance, elle s’est imposée par son sérieux, sa maîtrise des dossiers et son positionnement clair : une élue pro-France, assumant une ligne d’autorité, de stabilité institutionnelle et de responsabilité budgétaire. La Nouvelle-Calédonie traverse une période sensible, et son arrivée au sein du 18ᵉ gouvernement ne doit rien au hasard.
Tout s’accélère le 1er novembre 2025, lorsque Thierry Santa, ancien président du gouvernement puis membre exécutif, démissionne brutalement de l’ensemble de ses mandats électoraux. Un départ qui bouleverse l’équilibre interne, mais offre à Wateou une entrée immédiate, conformément à l’article 121 de la loi organique : le suivant de liste remplace le membre sortant. Aucun débat, aucune contestation : la règle démocratique s’applique, la continuité institutionnelle est préservée.
Dès le 5 novembre, lors de la réunion de collégialité, le gouvernement rebat les cartes. La délibération modifiée n° 2025-1D/GNC du 21 janvier 2025 doit être ajustée pour refléter ce changement majeur. Santa exerçait un rôle déterminant : budget, finances, comptes sociaux, fonction publique, handicap et dépendance. Son retrait libère un bloc entier de portefeuilles sensibles, au cœur de l’action publique.
Les arbitrages se font vite. Christopher Gygès : récupère les secteurs du budget, des finances et des comptes sociaux, tout en conservant le numérique, l’énergie, le commerce extérieur et l’attractivité.
Dans cette redistribution, un choix stratégique s’impose : Isabelle Champmoreau est déchargée de l’audiovisuel, un domaine explosif dans un territoire où l’information pèse lourd dans l’équilibre politique. Ce portefeuille revient désormais à Naïa Wateou, signe d’une confiance accordée à son sens de la régulation et à sa capacité à imposer une ligne claire dans un secteur souvent livré aux ambiguïtés.
Mais sa mission va plus loin. Wateou prendra en charge le travail, l’emploi, la fonction publique, le handicap, l’autonomie, l’inclusion des personnes en situation de dépendance et la structuration de l’économie sociale et solidaire. Un bloc cohérent, technique, exigeant.
Dans un contexte où la Nouvelle-Calédonie doit réaffirmer son fonctionnement institutionnel et consolider ses administrations, l’arrivée d’une élue rigoureuse, organisée et politiquement claire constitue un signal fort : la droite calédonienne assume la reprise en main, sans détour.
Un exécutif resserré : une nouvelle stratégie face aux défis locaux
La redistribution des portefeuilles n’est pas un simple jeu administratif : elle marque une stratégie. Le gouvernement entend solidifier les secteurs régaliens internes, imposer un cap budgétaire sérieux et éviter les errements que certains dénoncent depuis plusieurs mois. Naïa Wateou, personnalité méthodique, coche toutes les cases d’un exécutif qui veut de la cohérence, et non du bruit.
Son profil tranche dans une scène où la victimisation a souvent parasité le débat public. Ici, pas de posture : du travail, de la technique, du contrôle. Les secteurs qui lui sont confiés fonction publique, travail, handicap sont déterminants pour la stabilité du pays.
Le transfert de l’audiovisuel dans son périmètre n’est pas anodin. Le gouvernement cherche la maîtrise, la clarté, l’équilibre. Donner ce secteur à une élue pro-France, stable et disciplinée est un message politique : la ligne doit être tenue.
Au Congrès aussi, la recomposition s’accélère : Favreau remplace Wateou
Pendant que l’exécutif se restructure, une autre pièce du puzzle bouge : le Congrès de la Nouvelle-Calédonie. L’entrée de Wateou au gouvernement libère mécaniquement un siège dans l’hémicycle du boulevard Vauban. Et la droite ne tergiverse pas : c’est Jean-Gabriel Favreau, conseiller Avenir en Confiance, qui reprend son fauteuil.
Favreau connaît la maison. Il a déjà siégé parmi les 54 conseillers au début de la mandature, travaillant notamment sur plusieurs dossiers économiques sensibles. Son retour est fluide, immédiat, sans apprentissage. Il devrait reprendre également la place de Wateou au sein de la commission permanente, un poste exigeant, mais cohérent avec son expérience.
Ce mouvement simultané Wateou au gouvernement, Favreau au Congrès illustre une réalité politique simple : la droite calédonienne s’organise, se renforce, occupe les postes clés avec des profils expérimentés et disciplinés. Dans un pays où les institutions sont parfois fragilisées par l’instabilité, cette mécanique bien huilée envoie un message de sérieux et de continuité.
La rentrée institutionnelle de Naïa Wateou est bien plus qu’une simple nomination : c’est un recentrage politique, une affirmation de la ligne Avenir en Confiance et une volonté claire de reprendre la main sur des secteurs essentiels. En pleine recomposition, la Nouvelle-Calédonie retrouve une cohérence exécutive. Et pour la droite locale, c’est une manière de rappeler qu’elle sait gouverner, tenir un cap et assumer, sans trembler, sa responsabilité dans l’avenir du territoire.















