Vaimua Muliava, premier vice-président de L’Éveil océanien (EO), livre une lecture tranchée de la séquence politique : rechercher un accord avec toutes les parties, sans céder au passage en force, et remettre l’urgence budgétaire au cœur du débat.
La population a besoin d’espoir
martèle-t-il, en appelant à une méthode de consensus et à une trêve politique centrée sur les finances publiques.
Bougival sans le FLNKS ? « Parler de consensus sans un partenaire clé, c’est aller contre la paix sociale »
Muliava assume une ligne de crête : soutenir un cadre d’accord, mais pas sans le FLNKS qui s’est pourtant mis tout seul hors-jeu après avoir renié sa propre signature.
Un consensus est un consensus avec l’ensemble des parties prenantes
insiste-t-il. S’il se dit « ravi » que la ministre des Outre-mer n’entende « rien faire sans le FLNKS », il renvoie ce dernier à ses responsabilités :
La balle est dans le camp du FLNKS
Pour L’EO, quatre issues se dessinent : « amender Bougival », revivre un débat approfondi, revenir au cadre présidentiel esquissé lors du Sommet (type avenant à l’Accord de Nouméa), ou acter un désaccord mais s’entendre sur l’organisation des provinciales.
Il n’y a pas mille options
tranche-t-il.
Un partenariat programmé avec la France : « Décider maintenant, bâtir sur 30 ans »
Sur l’avenir institutionnel, L’EO reste constant et sur sa ligne : un partenariat programmé avec la France, soumis au peuple, puis 30 ans pour le construire.
Proposer aux Calédoniens par référendum de décider sur la question, puis nous donner trente ans pour bâtir ce partenariat sur tous les chapitres
détaille Muliava. L’objectif : stabilité, visibilité et progressivité, sans crispation doctrinale.
Le 13 mai n’a fait que précipiter une agonie annoncée
prévient-il, appelant à sortir des postures.
Fragmentation politique : « Nous payons les conséquences d’une dislocation générale »
L’EO ne commente pas les cuisines internes, mais constate :
Un parti uni vaut mieux qu’un parti divisé
Muliava généralise : Selon lui, le FLNKS fragmenté, la famille loyaliste fragmentée, l’État fragmenté entre Élysée, Matignon et Parlement sans majorité.
Nous payons les conséquences d’une dislocation des mouvements politiques.
D’où la nécessité d’acteurs solides et d’une méthode claire pour renouer la confiance.
Moutchou attendue… d’abord sur le budget : « Le fondamental, c’est -50 milliards en 2026 »
Au-delà de l’agenda politique, Muliava fixe une priorité budgétaire :
En 2026, le budget de la Calédonie affichera -50 milliards
Il alerte aussi sur « 10 à 12 milliards de déficit du RUAMM », « 8 milliards de manque de trésorerie pour verser les pensions », et 42 000 retraités potentiellement fragilisés.
Nous aurons besoin d’amortisseurs
plaide-t-il, demandant subventions ET réformes : « Réformer, oui, mais avec des amortisseurs pour ne pas casser les plus fragiles. »
Méthode Valls, trêve politique, consensus : « Ramener tout le monde autour de la table »
Muliava salue la méthode Valls, « qui avait l’air de marcher », et souhaite que la ministre la prolonge.
Le politique est important, mais le fondamental reste les finances publiques
Il propose une trêve politique pour stabiliser la trajectoire financière tandis que la discussion institutionnelle suit son cours.
On ne répare pas un pays uniquement par des mesures économiques
ajoute-t-il : la confiance citoyenne doit être regagnée.
L’Éveil océanien, « centriste progressiste » : le quotidien d’abord
L’EO revendique sa place au centre, « progressiste, recentré sur le quotidien », les inégalités sociales et économiques. Accusé de « volatilité », Muliava réplique :
L’Éveil océanien est solide sur sa trajectoire
L’heure serait moins à la surenchère qu’à l’explication : « Informer la population sur la situation, c’est essentiel. »
Aides au logement, chômage, expulsions
Interrogé comme président de la SIC sur la baisse des aides au logement, il répond « très difficile ». Il évoque 20 000 chômeurs « sortis des radars » et des expulsions qui se multiplient.
Quand la maison brûle, vous sauvez d’abord les gens. D’où l’attente d’annonces claires de l’État : Pas d’effets d’annonce, mais de la visibilité
Vaimua Muliava fixe un triptyque : consensus inclusif, trêve politique et amortisseurs budgétaires. Reste à la ministre de transformer la méthode en décisions et aux acteurs locaux de retrouver de la solidité.
La paix sociale exige des partenaires forts et des choix clairs
résume en filigrane le vice-président de l’’EO.















