Une tournée républicaine sous le signe du respect et du dialogue.
Naïma Moutchou, en visite officielle dans le Nord, réaffirme la présence ferme et bienveillante de l’État en Nouvelle-Calédonie.
Une visite d’État entre respect des coutumes et autorité républicaine
En ce mercredi 12 novembre, c’est une matinée à forte portée symbolique qu’a vécue la Province Nord. Naïma Moutchou, ministre des Outre-mer, a entamé sa tournée calédonienne à Koné, où elle a été reçue dans le respect des usages par le président Paul Néaoutyine. Une poignée de main, un mot de bienvenue et la reconnaissance d’un protocole républicain, loin des effusions folkloriques mais avec un profond respect des traditions locales.
La ministre, qui n’en est pas à sa première visite sur le territoire, a tenu à rappeler ses racines marocaines et berbères, en soulignant que le respect des coutumes fait partie intégrante de son éducation. En évoquant la symbolique de la natte, elle a cherché à tisser un lien sincère entre deux héritages culturels unis par la même valeur : le respect.
Derrière la courtoisie, le message était clair : l’État reste à l’écoute, mais garde la main. Les discussions, tenues à huis clos avec le président de la Province, ont sans doute abordé des sujets explosifs le nickel, la santé, la sécurité publique, mais rien n’en a filtré. Une manière maîtrisée de préserver la sérénité politique, dans un contexte où les tensions institutionnelles restent palpables.
Le monde agricole et la jeunesse au cœur du déplacement
Cap ensuite sur Pouembout, fief du développement agricole du Nord. Sur les terres de Stéphane Soury-Lavergne, la ministre a pu mesurer l’ampleur d’une exploitation de 170 hectares. Entre les champs et les jeunes en formation agricole, Naïma Moutchou a affiché une volonté claire : soutenir les producteurs, renforcer l’enseignement rural et valoriser la jeunesse calédonienne.
Les élèves du lycée agricole venus à sa rencontre ont exposé leurs projets d’installation. Une jeunesse engagée, ancrée dans la terre, qui cherche à croire en un avenir productif et durable. « L’État sera au rendez-vous de l’agriculture et de la jeunesse », a-t-elle martelé, reprenant les mots d’un discours empreint de réalisme et de responsabilité.
Le président de la Chambre d’agriculture et de la pêche a profité de l’occasion pour rappeler les besoins urgents du secteur : dotations à l’installation, foncier, soutien aux jeunes exploitants. Des attentes fortes que la ministre a écoutées, promettant d’en tenir compte dans les discussions à venir. Un engagement sans promesse creuse, mais avec une méthode : écouter, diagnostiquer, agir.
L’État sur le terrain, entre sécurité et engagement local
Avant de reprendre la route, Naïma Moutchou a effectué une visite non médiatisée auprès des gendarmes de Koné, saluant leur rôle central dans la stabilité du Nord. Une séquence sobre, mais lourde de sens : rappeler que la République veille, jour et nuit.
Prévue pour rejoindre Le Mont-Dore l’après-midi, la ministre a finalement annulé cette étape en raison du retard accumulé. Florent Perrin, président de l’association Citoyens mondoriens, a regretté cette annulation, demandant toutefois une rencontre avant son départ afin d’évoquer la situation préoccupante du Grand Sud. Depuis des mois, la RP1 reste sous forte tension, symbole d’un État trop souvent contraint de maintenir la paix au prix fort.
Ce jeudi, la ministre poursuivra sa tournée à Lifou, où elle rencontrera Mathias Waneux, président de la Province des Îles Loyauté, ainsi que des élus et associations locales. Entre femmes engagées, agriculteurs et gendarmes, la ministre veut conclure sa visite sur une note d’unité et d’action.
Cette visite en Province Nord n’aura pas été une simple tournée protocolaire. En se plaçant au cœur des territoires, Naïma Moutchou a rappelé que la République n’est pas un concept lointain, mais une présence concrète, ferme et respectueuse.
Face aux défis économiques, sociaux et sécuritaires, l’État ne peut ni tout promettre ni tout excuser, mais il peut et doit être présent, loyal et exigeant. En cela, la ministre des Outre-mer a incarné une France fidèle à ses valeurs et à sa mission. Écouter, comprendre, mais surtout agir.
(Crédit photo : L’exploitation Agricole du Lycée Michel Rocard)















