Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a lancé, ce mercredi 12 novembre, les travaux préparatoires du budget 2026.
Objectif affiché : faire adopter le texte avant la fin de l’année, à l’issue d’un débat d’orientation budgétaire prévu début décembre.
Une méthode collégiale et pragmatique
La stratégie mise en avant par Christopher Gygès repose sur un dialogue renforcé entre les institutions.
Dès la semaine prochaine, des rencontres auront lieu entre les cabinets des membres du gouvernement, les chefs de groupe au Congrès et les présidents de collectivités.
Chaque semaine, des présentations seront organisées en collégialité afin d’ajuster la trajectoire budgétaire.
Une démarche qui traduit une volonté d’écoute et de transparence, loin des décisions technocratiques imposées d’en haut.
Le but : bâtir un budget réaliste, à la hauteur des besoins du pays tout en tenant compte des contraintes financières.
Christopher Gygès revendique une ligne de responsabilité budgétaire, fondée sur la maîtrise des dépenses et le recentrage sur les missions essentielles.
Une position ferme mais équilibrée : pas de démagogie, pas de victimisation seulement du travail collectif.
Reprendre le contrôle de la dette sans céder à la dépendance
Au cœur du projet figure une mesure forte : la demande de suspension temporaire du remboursement des prêts contractés par la Nouvelle-Calédonie.
L’objectif n’est pas d’échapper à ses engagements, mais de donner de l’air à une économie étouffée.
La Nouvelle-Calédonie fera sa part d’efforts en matière de réformes et de dépenses publiques. Mais l’État doit aussi prendre ses responsabilités, a insisté Gygès.
Une déclaration qui sonne comme un appel à la solidarité républicaine, sans renoncer à l’autonomie financière du territoire.
Derrière ce discours ferme se dessine une ligne politique claire : la Calédonie doit redevenir maîtresse de ses choix budgétaires, sans s’en remettre aveuglément à Paris.
Le membre du gouvernement en charge du budget refuse d’ailleurs tout nouvel endettement :
Les prêts, ça suffit. Nous avons besoin d’un plan de désendettement clair et d’un étalement réfléchi.
Une position pragmatique et lucide, qui place la responsabilité économique au cœur de la refondation politique.
Un cap : refonder sans diviser
Le budget 2026 ne sera pas un simple exercice comptable : c’est un acte politique, celui d’une refondation calédonienne assumée et collective.
Dans un territoire encore fracturé, l’ambition est de restaurer la confiance entre institutions, de remettre l’économie au centre et de redonner du sens à l’action publique.
En prônant la concertation, Christopher Gygès entend rassembler autour d’une ligne claire : celle du travail, de la responsabilité et de la réforme.
Loin des postures victimaires, ce budget veut redonner à la Nouvelle-Calédonie les moyens de se tenir debout.
La route sera étroite, les marges financières limitées, mais la démarche marque un tournant : celui d’un territoire qui choisit la refondation plutôt que la résignation.















