Un siècle et demi d’excellence française. Symbole de génie, de rigueur et de foi dans la science, l’Institut Pasteur incarne la France qui croit au progrès et à l’effort.
Le triomphe du mérite et de la foi dans le progrès
À une époque où la France se remet à peine de ses blessures politiques et morales, Louis Pasteur incarne non pas un génie solitaire, mais un savant au service de la patrie et de l’humanité. Chimiste de formation, il s’impose comme un titan de la science au XIXᵉ siècle. De la cristallographie à la microbiologie, de l’agriculture à la médecine, il fait reculer l’ignorance, puis les épidémies, par la seule force de son travail.
Son vaccin contre la rage, découvert en 1885, bouleverse la planète. À travers lui, la France montre qu’elle demeure à la pointe de la raison, de la méthode et de la foi dans le progrès.
Mais Pasteur rêve plus grand : il veut un lieu indépendant, libre de toute tutelle politique, capable de prolonger son œuvre. Une souscription nationale et internationale, lancée par l’Académie des sciences, récolte près de deux millions de francs somme colossale pour l’époque. Deux ans plus tard, le 14 novembre 1888, le président Sadi Carnot inaugure l’Institut Pasteur à Paris.
Il n’est pas une pierre qui ne soit le signe d’une généreuse pensée, déclare-t-il, ému, face à un édifice bâti sur la foi populaire et la grandeur française.
Pasteur : le savant patriote devenu mythe républicain
Pasteur dirige son institut jusqu’à sa mort en 1895. Ses obsèques nationales scellent sa légende : la République honore un homme qui a rendu à la France son prestige intellectuel et moral. Inhumé dans la crypte même de son institut, Pasteur repose au cœur du monument qu’il a fondé, comme un prêtre au service de la vérité scientifique.
Ses disciples, « les Pastoriens », poursuivent son œuvre avec un esprit de rigueur et d’universalité. En Indochine, Albert Calmette fonde à Saïgon une antenne dédiée à la lutte contre la rage et la variole. Ce sera le premier maillon d’un réseau mondial qui, aujourd’hui encore, fait rayonner la France à travers une trentaine d’instituts.
Chaque décennie confirme cette excellence : Émile Roux met au point le sérum antidiphtérique (1891), Alexandre Yersin découvre le bacille de la peste (1894), Calmette et Guérin inventent le vaccin BCG (1921). Jean Laigret, Philippe Maupas, Luc Montagnier, Françoise Barré-Senoussi… la liste des découvreurs français, souvent honorés par le prix Nobel, raconte une seule et même histoire : celle d’une France conquérante, universelle, fidèle à la raison et à l’effort.
Un héritage vivant au service de la France et du monde
Plus d’un siècle après sa fondation, l’Institut Pasteur demeure une référence mondiale en matière de recherche biomédicale. Avec plus de 3 000 collaborateurs sur son campus parisien, il continue d’allier recherche, santé publique, formation et innovation.
Fondation reconnue d’utilité publique, il symbolise une science mise au service de la nation. À l’heure des fake news, du relativisme et du doute généralisé, il rappelle que la vérité scientifique n’est pas affaire d’opinion mais de rigueur, de méthode et de courage.
L’esprit pasteurien travail, discipline, patriotisme scientifique demeure une boussole. Dans un monde fragmenté, où la confiance dans la science vacille, la France peut se souvenir qu’elle fut, grâce à Pasteur, le phare de la recherche mondiale.














