Ils refusent la résignation. Ils ont décidé de reconstruire eux-mêmes ce que d’autres ont détruit.
Le faré du lycée Do Kamo, ravagé par un incendie en juillet 2025, renaît dans une mobilisation exemplaire.
Une communauté scolaire qui refuse la fatalité
Le 24 juillet dernier, le faré du lycée Do Kamo à Nouméa partait une nouvelle fois en fumée. Pour les 550 élèves de cet établissement protestant, ce lieu n’était pas un simple abri : c’était un symbole, un repère, un espace de transmission. Un patrimoine éducatif ancré dans l’histoire du lycée.
Et pourtant, malgré le choc, malgré la lassitude de cette catastrophe, personne n’a cédé au découragement. Ni les professeurs, ni les familles, ni les élèves. Dans un contexte où la facilité serait de se poser en victimes, la communauté de Do Kamo a choisi tout l’inverse : l’action, la responsabilité, le courage.
À l’heure où certains s’habituent à voir les bâtiments publics vandalisés comme une fatalité nationale, les élèves de Do Kamo opposent une réponse ferme : on protège ce qui nous appartient, on reconstruit ce qui nous est cher. Cette attitude, rare et salutaire, mérite d’être soulignée. Car défendre son école, c’est défendre l’avenir et la France devrait encourager davantage ce type de réflexes civiques.
Malgré la fin d’année scolaire, malgré les examens qui approchent, malgré la fatigue accumulée, personne n’a voulu laisser le faré disparaître dans l’oubli. Une idée s’est imposée : organiser une grande journée solidaire pour financer la reconstruction. Une initiative qui ne demande ni subventions supplémentaires ni plaintes publiques, mais un effort collectif un mot trop souvent oublié.
Une journée solidaire pour reconstruire : le 29 novembre, Do Kamo rassemble
Le samedi 29 novembre 2025, dès 7h00, le lycée Do Kamo se transformera en vaste espace de mobilisation populaire. Objectif : rassembler des fonds, réaffirmer le lien communautaire, et préparer la reconstruction d’un faré qui n’a que trop souffert.
Le programme est ambitieux, porté par une volonté commune :
– Vide-grenier de 7h00 à 11h00, déjà complet, preuve de l’engouement.
– Bingo de 11h00 à 19h00, moment phare de la journée.
– Tirage de la tombola à 19h30, avec de nombreux lots.
– Restauration sur place dès 11h00, car la solidarité passe aussi par le partage.
– Tournoi de pétanque (2 000 F / équipe – doublette), avec récompenses à la clé.
Familles, voisins, anciens élèves, amis, habitants du quartier, chacun est appelé à participer. Pas pour se substituer aux pouvoirs publics, mais pour montrer que lorsque l’on croit en un projet, on se retrousse les manches.
Ce qui frappe, dans cette initiative, c’est son esprit profondément républicain : pas de revendications victimaires, pas de polémiques inutiles, pas de posture. Juste des gens déterminés à sauver ce qui est à eux, avec dignité et conviction. Un modèle qui mériterait d’être reproduit dans bien des établissements du pays.
Reconstruire le faré : un geste identitaire, éducatif et culturel
À Do Kamo, un faré n’est pas un simple local. C’est un espace de rassemblement, un lieu où se transmet l’histoire du lycée, façonné par la culture protestante et le sens du collectif. Le détruire, c’est toucher à l’âme même de l’établissement.
Le reconstruire, au contraire, c’est affirmer haut et fort que l’on protège son héritage, que l’on défend ce que l’on a reçu, que l’on refuse l’effacement des repères éducatifs et culturels. À l’heure où certains normalisent l’irresponsabilité ou la violence contre les biens publics, Do Kamo envoie un message clair : on ne baisse pas les bras, on répare, on avance, on se relève.
C’est pourquoi une cagnotte Leetchi a été mise en place pour ceux qui souhaitent soutenir à distance. Chaque contribution est un geste de confiance envers les élèves, les enseignants, les familles, mais aussi envers une certaine idée de l’école : une école qui élève, qui protège, qui rassemble.
La reconstruction du faré n’est donc pas seulement une réparation matérielle. C’est un acte identitaire. Un acte éducatif. Un acte de résilience collective. Un refus de la complaisance, un rejet de l’abandon, un choix très simple mais très fort : la France ne doit pas s’habituer à la destruction, mais valoriser ceux qui reconstruisent.
À travers cette journée solidaire, le lycée Do Kamo montre qu’il existe encore des lieux où l’on croit au travail, à l’entraide, à l’effort partagé. Loin des discours victimaires, loin des fatalismes, ici on agit. Ici, on reconstruit.
Le faré renaîtra parce que des élèves, des enseignants, des parents l’auront décidé.
Et cette détermination mérite plus qu’un salut : elle mérite d’inspirer.
Toutes les informations et demandes sont disponibles sur la page Facebook du lycée Do Kamo ou sur le site internet de l’établissement : https://www.dokamo.nc/?fbclid=IwY2xjawOHKg9leHRuA2FlbQIxMABicmlkETA5M2ZNaGJ6eFUxMXJKVGxHc3J0YwZhcHBfaWQQMjIyMDM5MTc4ODIwMDg5MghjYWxsc2l0ZQEyAAEePj-RNniahg-jLirgApMOo6ZqswnAN7OH1kdTjsI4HrVaiKm3WJwVelg2eKE_aem_1Emk8eBkuzYbdB_SGeDl8A
















