Les voyages d’Alcide Ponga se multiplient, mais aucune retombée économique n’est visible. Et la baisse des prix des billets d’avion attend toujours.
Deux ans de voyages, zéro impact économique visible
Depuis deux ans, Alcide Ponga multiplie les déplacements hors Nouvelle-Calédonie : Paris, Dili, Nice, Honiara, Port Moresby, Tahiti… Une tournée diplomatique qui devait, en théorie, ouvrir des portes, attirer des partenaires et repositionner le territoire dans la région. Mais au pays, personne ne voit la différence. L’économie reste à l’arrêt, les entreprises se battent pour survivre, et le chômage continue de grimper.
Les kilomètres s’accumulent, mais les retombées, elles, ne viennent jamais.
Avant, il dénonçait les billets trop chers… maintenant qu’il a la compétence, il ne fait rien
Il faut se souvenir de ce qu’Alcide Ponga répétait avant d’entrer au gouvernement. Les billets d’avion, disait-il, étaient trop chers, inaccessibles, injustes pour les familles et les étudiants. C’était l’un de ses chevaux de bataille, une dénonciation constante, presque un slogan.
Aujourd’hui, il détient la compétence Transport aérien, celle qui permet précisément d’agir. Pourtant, rien n’a changé. Les tarifs restent parmi les plus élevés du Pacifique, aucune stratégie n’a été annoncée, aucune négociation n’a été engagée, aucune nouvelle ligne n’a été ouverte, aucune concurrence n’a été encouragée.
Le problème qu’il dénonçait n’est plus seulement un angle d’attaque : c’est désormais une responsabilité qu’il assume… en ne faisant rien.
Et pendant que les Calédoniens continuent de payer leur billet plus cher qu’un aller-retour Paris–Tokyo, lui prend l’avion sans qu’on puisse identifier la moindre conséquence positive pour le pays.
Une diplomatie en vitrine, sans le moindre résultat pour l’économie
À chaque voyage, on entend la même chose : réunion fructueuse, discussion prometteuse, coopération renforcée. Des mots, encore des mots, toujours les mêmes. Mais jamais une annonce concrète.
Rien sur les exportations. Rien sur l’attractivité. Rien sur les investissements. Rien sur la relance touristique.
Au retour, seules subsistent quelques photos officielles et des déclarations générales.
Le quotidien, lui, ne change pas : pas une filière relancée, pas une entreprise sauvée, pas un marché ouvert.
La diplomatie d’image ne suffit plus. Et les Calédoniens le savent.
Prochains voyages : la Corée du Sud et le Vanuatu… une dernière chance ?
Le président prépare désormais deux nouvelles destinations : la Corée du Sud, puis le Vanuatu. Deux déplacements lourds symboliquement, deux pays clés dans la région, deux occasions — peut-être les dernières — de montrer que ce marathon diplomatique peut servir à autre chose qu’à remplir un carnet de voyages.
La question est simple : est-ce que cette fois, quelque chose reviendra au pays ?
Une coopération industrielle réelle ?
Un début d’ouverture économique ?
Un accord qui change vraiment le quotidien des Calédoniens ?
Ou bien assistera-t-on à un nouvel épisode de cette diplomatie sans effet, où l’on part confiant et où l’on revient les mains vides ?
La Nouvelle-Calédonie n’a plus le luxe d’attendre
Le territoire traverse l’une des crises les plus profondes de son histoire. L’économie n’a plus le temps pour des déplacements sans utilité, des promesses sans suites, des voyages qui ne produisent rien.
Les Calédoniens n’attendent ni selfies ni cérémonies d’accueil : ils attendent des preuves, des résultats, du concret.
La Corée du Sud et le Vanuatu peuvent enfin marquer un tournant.
Ou simplement confirmer que, pour l’instant, les seuls voyages qui avancent… ce sont ceux du président.














