Le 20 novembre, le monde entier célèbre la Journée mondiale de l’enfance, instaurée par l’ONU pour commémorer l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant en 1989.
Cette date n’est pas symbolique : elle est un rappel. Celui que chaque enfant, où qu’il naisse, a droit à la santé, à l’éducation, à la sécurité et à l’amour.
Trente-six ans après ce texte fondateur, le constat reste amer : les violences, les inégalités et les crises successives continuent de voler l’avenir de millions d’enfants.
Des droits encore bafoués dans le monde
Aujourd’hui, plus d’un milliard d’enfants vivent dans des zones touchées par des conflits ou des catastrophes naturelles. Selon l’UNICEF, un enfant sur cinq n’a pas accès à l’éducation, un sur trois souffre de malnutrition chronique et près de 250 millions d’enfants travaillent pour survivre.
Les guerres en Ukraine, à Gaza ou au Soudan ont replacé les enfants au cœur des drames contemporains. Leurs écoles deviennent des cibles, leurs familles des réfugiés.
Et même dans les pays développés, la pauvreté infantile progresse : les inégalités de naissance déterminent encore trop souvent la trajectoire d’une vie.
L’UNICEF insiste sur un point essentiel : il ne suffit pas de protéger les enfants, il faut leur donner voix au chapitre. Écouter ce qu’ils ont à dire sur le monde qu’ils vont hériter, et leur offrir les outils pour le transformer.
L’éducation, socle de toutes les libertés
La Journée mondiale de l’enfance rappelle que l’école est la première frontière de la dignité humaine.
Chaque enfant privé d’éducation est un citoyen amputé de ses droits. L’UNESCO estime qu’en 2025, plus de 58 millions d’enfants dans le monde n’ont toujours pas accès à l’enseignement primaire, principalement des filles.
Les causes sont connues : pauvreté, mariages précoces, conflits, éloignement géographique.
Mais l’enjeu est planétaire : sans éducation, il n’y a ni développement, ni paix, ni démocratie durable.
Les Nations unies appellent donc à des investissements massifs dans les infrastructures éducatives, à la formation des enseignants et à la gratuité réelle de l’école.
Le 20 novembre, il ne s’agit pas seulement de fêter l’enfance, mais de mesurer nos manquements envers elle.
Nouvelle-Calédonie : protéger l’enfance, un défi au quotidien
En Nouvelle-Calédonie, les droits de l’enfant s’inscrivent dans un contexte social contrasté. Si le territoire bénéficie d’un système éducatif performant et d’un accompagnement sanitaire solide, les fractures territoriales et sociales pèsent lourdement sur les enfants des zones isolées et défavorisées.
Les chiffres de la Direction de la Protection de l’Enfance et de la Jeunesse (DPEJ) rappellent une réalité préoccupante : hausse des signalements pour maltraitance, violences intrafamiliales et absentéisme scolaire.
Les autorités provinciales et les associations, telles que SOS Enfants NC ou La Voix de l’Enfant, multiplient les actions de terrain : sensibilisation dans les écoles, dispositifs d’écoute, ateliers d’éducation parentale et accompagnement psychologique.
Mais les défis restent immenses : l’accès à l’école dans les zones rurales, la lutte contre les addictions précoces et la prévention de la délinquance juvénile.
La Journée mondiale de l’enfance est, ici, un miroir social : elle interroge la capacité du pays à bâtir une société juste pour sa jeunesse, condition première de la paix durable.
L’avenir commence à hauteur d’enfant
Le 20 novembre n’est pas qu’une journée symbolique. C’est un test de conscience collective.
Les enfants ne sont ni l’avenir abstrait ni une promesse électorale : ils sont le présent que nous façonnons.
Et quand un enfant souffre, c’est toute une société qui recule.
À l’heure où les crises s’enchaînent, investir dans l’enfance, c’est refuser la fatalité et choisir la paix, pour de bon.















